Une semaine après les législatives : l'ODS piétine...

Une semaine après les élections législatives, le Parti civique démocrate, l'ODS, ne s'est toujours pas remis de sa défaite contre la social-démocratie. Au lieu de réagir, elle piétine et demande un certain temps pour réfléchir, pour souffler : le congrès extraordinaire du parti, convoqué par le chef de l'ODS, Vaclav Klaus, n'aura lieu qu'en décembre prochain...

En décembre donc, l'ODS devrait subir une opération. Le corps de ce géant politique ne fonctionnant plus, on va lui greffer les organes vitaux... En effet, toute la direction du parti est prête à démissionner lors du congrès. En attendant, elle veut analyser sa déconfiture. De nombreuses voix s'opposent à ce manque de souplesse : les représentants régionaux de l'ODS souhaitent que le congrès ait lieu plus tôt, avant les élections municipales de l'automne prochain. "Quand on est malade, il ne faut pas traîner avec le traitement", dit le maire de Tisnov, en Moravie, Petr Fruwirt. D'après lui, Vaclav Klaus n'est pas le seul à être responsable de l'échec de l'ODS. Le maire de la petite ville morave l'explique par une mauvaise politique du parti dans son ensemble : "Les députés devraient être en contact permanent avec les communes et leurs habitants. Faire le tour du pays deux semaines avant les élections ne suffit pas."

Les politologues, eux aussi, recommandent aux démocrates civiques de créer, le plus tôt possible, un tout nouveau style de politique, de changer de comportement, de lancer un programme clair et efficace. Bref, d'améliorer tout ce que le parti de l'oiseau bleu a fait mal, pendant les quatre dernières années...

Ce qui manque le plus à l'ODS, c'est une vision d'avenir bien formulée, écrit le quotidien Lidove noviny. Au lieu de présenter aux indécis des solutions concrètes des problèmes brûlants, tels que le financement des études supérieures ou la réforme des retraites, le journal constate que Vaclav Klaus s'est limité, au cours de la campagne électorale, à une critique mordante des sociaux-démocrates.

Après une décennie plutôt glorieuse à la tête de la principale formation de droite dans le pays, les jours de Vaclav Klaus sont-ils comptés ? Pendant des années, on le croyait irremplaçable. A présent, la presse spécule sur cinq candidats à son trône : parmi eux, Evzen Tosenovsky, ancien gouverneur de Moravie-Silésie, aurait de fortes chances de réussite.

Ce sont aussi les responsables de l'Union de la liberté, l'un des deux partis de droite de la dite Coalition, qui vont réagir à leur échec aux législatives. Ils veulent présenter leur démission en septembre prochain. La présidente Hana Marvanova, l'une des rares femmes dans la haute politique tchèque, hésite sur sa prochaine candidature.

La tâche la plus actuelle pour les représentants de la Coalition est de mener à bien les négociations avec la social-démocratie sur la composition du prochain cabinet et sur son programme. En attendant, la social-démocratie n'a pas trouvé de consensus sur le projet du programme gouvernemental, qui avait été rédigé par le vice-premier ministre, Pavel Rychetsky. C'est donc ce samedi qu'il serait réexaminé.

Auteur: Magdalena Segertová
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