Une hausse des salaires des fonctionnaires prévue dans le budget 2015

Foto: Barbora Kmentová / Radio Praga

Le gouvernement tchèque a approuvé, lundi, le budget de l’Etat pour 2015. Le projet prévoit un déficit de 100 milliards de couronnes (3,6 milliards d’euros). La loi sera soumise au vote de la Chambre des députés d’ici au 30 septembre. Son adoption ne devrait constituer qu’une formalité, la coalition dispose d’une confortable majorité. Le président de la République a également annoncé son soutien.

Bohuslav Sobotka,  photo: ČTK
Selon le Premier ministre Bohuslav Sobotka, le budget de l’Etat 2015 « est un budget qui appuie la croissance économique et permet la réalisation du programme gouvernemental ». Le ministre des Finances, Andrej Babiš, remarque que c’est un budget dont se réjouissent les partis de la coalition, le chef de l’Etat, les syndicats et le patronat. Le président de la Confédération tchéco-morave des syndicats (ČMKOS), Vít Samek, lui donne raison :

« Le budget qui nous est proposé reflète nos demandes visant à la suppression des mesures restrictives des précédents gouvernements de droite. En même temps, la coalition prévoit une augmentation des salaires des employés de la fonction publique pour compenser les pertes de leurs revenus les années précédentes. »

Une hausse de 3,5 % des salaires des fonctionnaires, des policiers et des enseignants, qui doit prendre effet dès novembre prochain, est effectivement prévue dans le budget. Cette mesure, qui touchera environ 400 000 fonctionnaires, a été qualifiée de « cadeau de Noël » par Andrej Babiš, un cadeau annoncé quelques semaines seulement avant les élections municipales. Sur un ton plus sérieux, Andrej Babiš a répondu aux critiques de son projet en provenance des partis d’opposition. Ceux-ci dénoncent le fait que le gouvernement ne réalise pas suffisamment d’économies alors qu’une hausse du PIB de 2,7 % est attendue cette année :

Andrej Babiš,  photo: ČTK
« Le déficit des finances publiques pour 2014 devrait être de l’ordre de 80 à 90 milliards de couronnes (autour des 3 milliards d’euros). Pour 2015, nous prévoyons un déficit de 100 milliards (environ 3,63 milliards d’euros), ce qui représente une baisse de 20 milliards par rapport à ce qui était envisagé par les gouvernements précédents. Ainsi, la dette publique sera stable entre 2013 et 2015. »

Selon le projet du gouvernement, 8,5 milliards de couronnes supplémentaires sont destinés au ministère du Travail et des Affaires sociales et 3,6 milliards au ministère de l’Industrie et du Commerce. La coalition prévoit également une hausse du salaire minimum de 700 couronnes à 9 200 couronnes (330 euros). Les retraites augmenteront en moyenne de 200 couronnes par mois, ce qui en réalité reflète seulement l’évolution de l’inflation et du salaire minimum. L’année 2015 marque également l’introduction d’un taux de TVA réduit à 10% pour les livres, les médicaments et les produits d’alimentation pour les enfants.

L’investissement public le plus important sera dirigé vers le Fonds national de l’infrastructure des transports, qui bénéficiera de 95 milliards de couronnes pour soutenir les constructions et les rénovations des routes et voies ferrées.

L’économiste Jan Švejnar, candidat malheureux à la présidentielle en 2008, estime que le déficit prévu pour 2015 répond de manière adéquate aux dynamiques économiques en place :

Photo illustrative: Barbora Němcová,  Radio Prague Int.
« Il faut induire un certain rythme de croissance à l’économie tchèque et cela se fait à travers l’augmentation des salaires des employés. Si la croissance se poursuit, le prochain pas sera de combler les déficits des finances publiques et passer même aux excédents, mais il faudrait attendre une hausse du PIB de plus de 3 %, sinon demeurera le risque de voir l’économie stagner de nouveau. »

L’économiste reste réservé par rapport à la baisse de la TVA sur certains produits, car il considère qu’une baisse des prix touche tous les consommateurs, même ceux qui n’ont pas besoin de réductions. Jan Švejnar serait plutôt partisan de distribuer plus en ciblant les plus démunis.