Une famille rom a été attaquée au cocktail Molotov

Photo: CTK

Moins d’un an après l’incendie criminel de la maison d’une famille rom dans la ville de Vítkov, dans la région d’Opava, qui avait grièvement brûlé une fillette de deux ans, une nouvelle agression semblable a eu lieu pendant le week-end écoulé, dans une des localités défavorisées de la ville d’Ostrava, dans le nord du pays.

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« Inadmissibles, horribles, fous. Ce sont des actes qui n’ont pas leur place dans une société normale. » C’est par ces paroles que le Premier ministre Jan Fischer a réagi à l’information publiée lundi par la police et annonçant que des cocktails Molotov avaient été à nouveau lancés, en pleine nuit, sur une habitation rom.

Tandis que le précédent incident a causé des brûlures au deuxième et troisième degré sur plus de 80% du corps de la petite Natálka et complètement détruit la maison, cette dernière attaque n’a causé que peu de dégâts. Par un heureux jeu de circonstances, une jeune fille de 14 ans qui se trouvait dans la chambre touchée, a réussi à se comporter avec sang-froid et empêcher le déclenchement d’un incendie dévastateur. Les interrogations et l’inquiétude que l’incident a suscitées n’en demeurent pas pour autant moins fortes.

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L’enquête sur l’incident est menée par les membres de la police criminelle et des experts qui avaient déjà travaillé sur le cas de la famille rom de Vítkov. En cherchant une piste, les enquêteurs refusent toute spéculation prématurée sur les motifs de cet acte, comme le confirme le chef de la police d’Ostrava, Radovan Vojta :

« Pour l’instant, nous ne disposons pas d’informations soutenant l’hypothèse, selon laquelle il s’agirait d’une action organisée et ayant des motifs nationalistes ou extrémistes. »

Après un premier réflexe de mobilisation, les habitants de la colonie de Bedřiška qui compte une soixantaine de baraques en bois déclarent désormais faire pleinement confiance à la police. La peur et les doutes ne semblent pas cependant les avoir quittés, tout comme leur volonté d’ «autodéfense ».

Ce dernier cas d’agression d’une famille rom par un cocktail Molotov est le quatorzième dans la série de ceux qui ont été commis dans le pays depuis 1994 et le quatrième perpétré en l’espace d’une seule année. Le procès des quatre extrémistes accusés de l’acte criminel d’avril dernier à Vítkov et qui a eu des conséquences tragiques, commencera le 11 mai prochain.