Une canne blanche connectée pour améliorer la vie des personnes non-voyantes

Photo: Faculté d'électrotechnique de ČVUT

S’orienter dans l’espace peut représenter un problème de taille pour les personnes non-voyantes. Afin de les aider, de nouvelles technologies commencent à voir le jour et viennent se rajouter aux instruments bien éprouvés, tels que la canne blanche. C’est le cas d’une nouveauté, « une canne blanche intelligente », développée par une équipe de la faculté d'électrotechnique de l’Université technique de Prague (ČVUT) et dirigée par Jiří Chod. Grâce à sa connexion à un smartphone qui lui permet d’utiliser des systèmes de communication et de navigation, cette canne spéciale pourrait bientôt faciliter la vie de nombreuses personnes non-voyantes. Dans un entretien accordé à Radio Prague, Zdeněk Brabec de l’Université technique révèle :

Photo: Faculté d'électrotechnique de ČVUT
« Le déplacement dans un espace inconnu est assez complexe et compliqué. Pour une personne non-voyante, il peut donc être utile d’avoir une supervision occasionnelle d’une personne voyante ou d’un centre de navigation. Pour cette raison, nous avons créé une solution qui est basée sur des smartphones, équipés de leur propre système opérationnel et utilisant les systèmes classiques de communication, comme la transmission de données ou de la voix. La gestion du smartphone est assurée par des boutons placés sur la canne blanche. Et avec ces boutons-là, la personne non-voyante communique avec le centre de navigation. Ce dernier est de deux types : un centre professionnel (assuré par des ONG, ndlr) ou bien un centre de communication au niveau de la famille. »

Dans quelles situations cette canne spéciale peut-elle faciliter la vie des non-voyants ?

« Le smartphone est équipé d’une caméra. La personne non-voyante peut donc, par exemple, faire ses courses et quand elle arrive dans le magasin, elle peut brancher sa caméra et sa femme, par exemple, peut l’aider à choisir les produits à acheter ou l’aider à s’orienter dans l’espace. C’est pareil pour les centres professionnels parce qu’une des fonctions de ce système est l’indication de la position de cette personne sur une carte électronique. Le navigateur dans le centre voit donc où se trouve cette personne et, à l’aide de la caméra, peut l’aider à s’orienter. »

Qui est venu avec l’idée de commencer à développer cette nouveauté et pourquoi ?

Source: Faculté d'électrotechnique de ČVUT
« Il s’agit d’un système de deuxième génération. Il y a environ dix ans, nous avons été contactés par l’organisation de non-voyants qui nous a demandé de développer un centre d’orientation pour les non-voyants. Ce premier système, qui était basé uniquement sur la position de la personne non-voyante sur la carte et sur la communication vocale, nous l’avons présenté en 2006. Le système avec la canne blanche est donc développé à partir de ce système de première génération. »

Quand peut-on espérer l’introduction de cette canne sur le marché et sera-t-elle accessible même pour un non-voyant « commun » ?

« La personne non-voyante ‘commune’ est obligée de passer par le TyfloCentrum, un centre pour les non-voyants. Elle, ainsi que son assistant, doivent passer une formation de la gestion du système. Et ce n’est qu’après qu’elle peut se procurer ce système-là. Actuellement, nous essayons une dizaine de prototypes. La production de la canne sera lancée au cours de deuxième trimestre de 2016 et devrait être soutenue par une startup de notre université. Mais tout cela fait pour l’instant l’objet de négociations. Nous coopérons avec un producteur de cannes blanches. Il faut savoir que les cannes blanches sont produites individuellement selon les mesures de chaque personne non-voyante. Ce système y est donc ensuite ajouté et serait prochainement commercialisé. »

Avez-vous déjà pensé à diffuser ce concept à l’étranger ?

« Oui, nous sommes prêts à coopérer avec les pays étrangers. L’année passée, nous avons même participé à une foire spécialisée à Francfort-sur-le-Main. Mais la distribution de ce système à l’étranger n’est pas si simple parce qu’elle nécessite une coopération entre le producteur du système, un opérateur de réseau mobile et des organisations de non-voyants qui gèrent ces centres de navigation. Mais en tout cas, nous sommes prêts à nous présenter sur d’autres événements. »