Un représentant tchèque a quitté la Convention européenne

Jan Zahradil, photo: CTK

Jan Zahradil, vice-président du Parti civique démocrate, représentant la Tchéquie à la convention européenne, a quitté, ce jeudi, la session de la Convention européenne sur l'avenir de l'Union européenne. Quelles sont les raisons et les réactions à cette décision ?

Jan Zahradil a déclaré qu'il avait décidé de quitter la session de la Convention, en signe de protestation contre la manipulation de la session et les efforts visant à fédéraliser l'Europe unie. Cette session, conduite par le président de la Convention, Valéry Giscard d'Estaing, doit terminer les négociations sur la nouvelle Constitution de l'Union européenne, afin de présenter son projet au prochain sommet de l'Union, vendredi prochain, à Salonique. Le ministre des Affaires étrangères, Cyril Svoboda, ne voit pas d'un bon oeil ce départ, en déclarant à l'adresse de Zahradil : « Il nous a clairement montré comment il compte défendre les intérêts de la Tchéquie : en abandonnant la bataille ». Le ministre explique, aussi, d'une autre manière, ce que Zahradil qualifie d'efforts de fédéralisation. Selon lui, il s'agissait d'une tentative des grands Etats d'imposer leurs projets. La majorité les a refusés. Le ministre des Affaires étrangères a ajouté que par sa décision, Zahradil visait la politique intérieure tchèque et le vote des Tchèques, à la veille du référendum d'adhésion à l'Union européenne. Jan Zahradil représentait la Chambre des députés, à la Convention européenne. Les deux autres représentants tchèques à celle-ci sont, quelque peu, scandalisés par la conduite de leur collègue. Ils la condamnent, tout comme la stratégie à long terme du Parti civique démocrate. Josef Zieleniec, ancien ministre des Affaires étrangères, sénateur des chrétiens-démocrates et de l'Union de la liberté, déclare en soupirant : « C'est un acte unique en son genre, et je regrette, vraiment, qu'il ait été perpétré par un représentant tchèque. Personne, parmi les 210 membres et remplaçants, n'a encore fait une pareille chose ». Jan Kohout, vice-ministre des Affaires étrangères, délégué à la Convention par les sociaux-démocrates, adopte l'avis de son supérieur, Cyril Svoboda, ajoutant que Zahradil s'est enfui du champ de bataille, avant qu'aucune décision ne soit prise, quand il est encore indispensable de se battre. Le sénateur Zieleniec affirme encore : « Quand on réalise quelque chose en commun, il faut toujours chercher un moyen pour tomber d'accord. Dans une société libre normale, il est impensable que l'un bénéficie de tout et l'autre de rien. L'intégration européenne se déroule dans un dialogue continu, et il n'est pas question que celui, qui n'arrive pas à toutes ses fins, parte en claquant la porte ».