Ukraine : un Tchèque parmi les observateurs de l’OSCE détenus

Photo: CTK

La République tchèque reste inquiète au sujet de son observateur qui compte parmi les sept membres de l'Organisation pour la Sécurité et la coopération en Europe (OSCE) retenus prisonniers depuis vendredi par des séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine. Ce mardi, le président de la République, Miloš Zeman, et le Premier ministre, Bohuslav Sobotka, se sont rencontrés entre autres pour évoquer la question.

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Le chef de l’Etat a fait savoir qu’il soutenait toutes les éventuelles démarches qui seront entreprises par le gouvernement pour parvenir à la libération de l’officier tchèque et de ses six autres collègues allemands, danois et polonais de la mission européenne. Ceux-ci ont été arrêtés par des miliciens armés alors qu’ils circulaient en compagnie d’accompagnateurs de l’armée ukrainienne. Et depuis vendredi, les nouvelles informations ont été plutôt rares, comme le confirme le lieutenant-colonel Petr Joch, du département du contrôle du désarmement de l’état-major général de l’Armée tchèque :

« La dernière fois que nous avons discuté ensemble, c’était vendredi à 10H13. A 12 heures, nous n’avions plus aucune liaison. Il nous a dit qu’ils se trouvaient à la limite de Sloviansk, que la situation était calme et qu’ils allaient continuer en direction de la frontière. Par la suite, nous n’avons plus communiqué avec aucun membre de l’équipe. »

Viatcheslav Ponomariov,  photo: CTK
Dimanche, néanmoins, les otages, considérés comme des espions de l’OTAN et alignés dans une salle du conseil municipal de Sloviansk, place forte des séparatistes russophones, ont été présentés par Viatcheslav Ponomariov, maire autoproclamé de la ville. Parmi eux se trouvait bien entendu l’observateur tchèque, un homme expérimenté selon Petr Joch :

« C’est un inspecteur très expérimenté qui fait ce travail depuis dix ans. Outre les longues missions en Irak et en Bosnie-Herzégovine, il a pris part à des dizaines d’autres missions du type de celle en Ukraine. Non seulement rien de semblable ne lui était jamais arrivé, mais à aucun autre inspecteur non plus. Nous sommes prêts à faire face aux cas de figure les plus divers, mais pas concrètement au type de situation dont nous sommes les témoins, car personne ne pouvait la prévoir et c’est quelque chose qui ne se produit jamais. »

Le lieutenant-colonel tchèque précise quel était le rôle de son collègue au sein de la mission européenne :

Lubomír Zaorálek,  photo: Filip Jandourek
« Personnellement, il n’avait pas de mission spéciale. Il est membre d’une équipe internationale qui avait pour mission de contrôler dans certains endroits bien précis quels groupes s’y trouvent et ce qu’ils y font, s’ils édifient des postes de défense ou s’ils attendent dans les casernes, s’ils renforcent les troupes ukrainiennes à la frontière ou si au contraire, de l’autre côté, les troupes russes ne se renforcent pas. »

Lundi, le chef de la diplomatie, Lubomír Zaorálek, a indiqué que la République tchèque, en contact avec la centrale de l’OSCE à Vienne et le ministère ukrainien des Affaires étrangères, faisait confiance à l’Allemagne, dont quatre ressortissants sont retenus prisonniers et qui dispose d’une position forte en Ukraine. A demi-mot, il a cependant admis qu’un échange avec des militants prorusses détenus à Kiev n’était pas à exclure.