Tenu pour responsable des 10 milliards de couronnes que l'Etat tchèque est condamné à verser à CME, le Conseil de l'audiovisuel a été révoqué

Lubomir Zaoralek, Pavel Dostal and Martin Muchka, the chairman of the TV and Radio Council, photo: CTK

Les députés de la coalition gouvernementale ont relevé, ce mercredi soir, le Conseil de l'audovisuel du parlement tchèque de ses fonctions. Ils accusent, entre autres, ses membres d'être responsables de la lourde condamnation prononcée, le 16 mars dernier, par le tribunal d'arbitrage de Londres à l'encontre de l'Etat tchèque. Selon le verdict rendu ce jour-là, ce dernier est contraint de verser à la société américaine Central European Medias Entreprises (CME) des dommages et intérêts d'un montant de l'ordre de 365 millions de dollars. Les autorités tchèques n'auraient en effet pas su protéger, en 1999, les investissements de la CME dans la chaîne de télévision privée Nova. Le parlement a désormais dix jours devant lui pour élire les membres du nouveau Conseil de l'audiovisuel.

Stanislav Gross et Vladimir Spidla,  photo: CTK
Ce n'est qu'au terme d'une séance férocement agitée, et longue de près de sept heures, que les députés de la coalition gouvernementale sont parvenus à faire prévaloir leurs vues sur celles défendues par les représentants de l'opposition. A l'issue d'un vote très serré, ils ont su tirer parti de la très faible majorité dont ils disposent au parlement pour obtenir très précisément les 90 voix dont ils avaient besoin. Sur la recommandation des députés, le Premier ministre, Vladimir Spidla, révoquera donc officiellement, dans les jours prochains, le Conseil de l'audiovisuel.

Lubomir Zaoralek,  Pavel Dostal et Martin Muchka,  photo: CTK
Jouant le rôle de bouc émissaire dans une affaire dont l'ampleur a notoirement choqué l'ensemble de l'opinion publique tchèque, le Conseil est tenu pour responsable par les membres du gouvernement de l'amende de quelque 10 milliards de couronnes, soit 365 millions de dollars, que l'Etat tchèque a été récemment condamné à régler à la société CME. Ce même Conseil est soupçonné d'avoir laissé le directeur de la chaîne de télévision privée Nova, Vladimir Zelezny, couper les ponts avec son partenaire investisseur de l'époque, la société CME. La raison était alors très simple : Zelezny ne souhaitait pas partager les recettes de la chaîne de télévision la plus populaire en Tchéquie.

A l'issue de la séance, le Premier ministre, Vladimir Spidla, a affirmé qu'il ne s'agissait nullement d'une chasse aux coupables. Il a été complété dans ses propos par Hana Marvanova, députée aux prises de position parfois controversées, pour qui il était urgent et nécessaire de prévenir d'éventuels dégâts futurs d'une envergure similaire.