Sur les chemins de l'errance musicale avec la roulotte de La Varda

Photo: www.lavarda.net

C'est comme ça bien souvent à Prague : dès qu'un groupe de musique français vient jouer dans la capitale tchèque, vous pouvez être sûr de vous retrouver dans une salle de concert où à droite et à gauche, la langue de Molière se fera entendre un peu plus souvent que celle de Capek. C'était à nouveau le cas avec la présence le 16 mars du groupe La Varda, tout droit arrivé du Sud de la France, et à Prague pour la deuxième fois déjà. Anna Kubista a assisté au concert, mais avant, elle a rencontré deux membres du groupe :

Originaires d'un triangle reliant Perpignan, Béziers et Carcassonne, les musiciens de La Varda font partie de ce qu'on nomme « la scène rock française » qui, partie souvent du punk comme les Têtes Raides, opte résolument pour un ancrage dans la musique traditionnelle qu'elle soit française ou même étrangère, alliant instruments folkloriques et modernes. Ils revendiquent leur caractère folk-rock, et l'aspect nomade des musiciens de grand chemin : le nom de leur dernier album, Les chemins de l'errance, le dit d'ailleurs bien. Poussés par les vents jusqu'à Prague, le chanteur qui se présente sous le nom de Kif, nous en dit un peu plus sur le groupe, créé avec le nouveau millénaire.

Petit historique de la Varda : pourquoi ce nom ? D'où vient-il ?

« Le nom vient de l'imaginaire des gens du voyage qui appellent leur roulotte « verdine, verdino, vardo », alors « varda » c'était notre imaginaire à nous, on a choisi ce nom qui n'existe pas. Ca représente une roulotte, un voyage : on fait un voyage à travers l'Europe, la musique et le rock... »

D'où vient cette inspiration centre-européenne, slave ?

En fait, il n'y a pas que cela : il y a la Grèce, il y a l'Irlande. La Varda c'était justement beaucoup parti sur l'Irlande, et après c'est chacun qui arrive avec ses univers, ses musiques trad' qu'il a travaillées et les instruments qu'il a. Le côté balkanique, c'est Jean-Marc qui l'avait ramené. On est un peu passé par la Roumanie et la Hongrie. Il y a beaucoup de musiques hongroises par des connexions chez nous, mais rien sur la République tchèque ! »

Chansons à boire, à danser, à s'évader, Histoire avec un grand H ou petites histoires du quotidien, graves ou légères, déclinées en français mais aussi en italien ou en roumain par exemple, les musiciens de La Varda parlent de leur musique comme d'un « folk alternatif ».

Une petite particularité, d'ailleurs, en ce qui concerne les textes du groupe : Jean-Marc, qui se fait appeler Yanosh, raconte d'où viennent ces chants :

« En fait, dans le groupe, personne n'écrit de textes, ce sont des amis qui écrivent pour nous. »

Comment se fait la sélection alors ? Qu'est-ce qui détermine vos choix ?

« C'est soit des sortes de « commandes », on aiguille, on dit de quoi on voudrait parler et on sait que telle personne, tel ami est porté sur telle question. Et puis on a des textes qui nous arrivent, qui nous plaisent et qu'on a envie de mettre en musique. »

C'est des coups de coeur du groupe ?

« Oui, du groupe. D'un individu parfois, au début, puis qui transmet son envie aux autres et voilà ! »

Retrouvez l'intégralité de cette rencontre dans une de nos rubriques culturelles à venir, et en attendant, encore un petit extrait, pour le plaisir, avec la chanson O'Sullivan.

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