Stop à la dévitalisation par ligature des tumeurs

Le Conseil scientifique de l'Ordre des médecins tchèque vient de se prononcer contre la dévitalisation par ligature des tumeurs. Souvent, cette méthode de traitement du cancer est le dernier espoir des patients.

Les tests cliniques n'ont pas donné une réponse univoque à la question de savoir si cette méthode est meilleure que le traitement classique par irradiation et par chimiothérapie. La majorité des patients ayant subi la dévitalisation par ligature des tumeurs ont fini par mourir. C'est ainsi que David Rath, président de l'Ordre des médecins, voit le problème. A son avis, la somme des connaissances réunies jusqu'à présent sur cette méthode ne permet pas de l'appliquer aux êtres humains. Il propose donc que la recherche retourne aux laboratoires. La dévitalisation par ligature des tumeurs n'est pas une méthode nouvelle dans le traitement des cancers. Elle date de 1957. Lors d'une opération, Karel Foltyn, chirurgien tchèque dans un hôpital de province, décide de ligaturer une tumeur inopérable. Le résultat est surprenant: coupée des vivres, la tumeur meurt ainsi que ses métastases. Le patient se rétablit. Encouragé par ces résultats, le docteur Fortyn continue à appliquer la méthode, surtout sur les patients souffrant du cancer intestinal, avant de coopérer avec l'Institut de la physiologie et de la génétique animale auprès de l'Académie des Sciences. Dans les années quatre-vingts, plusieurs collègues du docteur Fortyn commencent à appliquer cette méthode et confirment que dans certains cas elle apporte des résultats fort positifs. Après la mort de Fortyn, en 2001, le ministère de la Santé nationale autorise la réalisation de tests sur 80 patients cancéreux dans la phase finale de la maladie. La majorité de ces patients sont morts, ce qui pousse le ministère à suspendre les tests cliniques. Les médecins se défendent. Ils pensent que le traitement vient trop tard dans la phase finale. La décision définitive sur les perspectives de la dévitalisation par ligature des tumeurs devrait donc tomber encore ce mois, après la publication des résultats du traitement chez des patients qui ne sont pas encore morts. Et quelle est la réaction des patients ? L'Union des patients estime que la méthode devrait être légaliser et que c'est le patient qui devrait décider s'il la subira ou non.

Auteur: Astrid Hofmanová
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