Soutien du projet du chef de la diplomatie tchèque d'aide au Danemark

Le ministre des Affaires étrangères Cyril Svoboda

Le ministre des Affaires étrangères, Cyril Svoboda, a appelé les pays de l'Union européenne à soutenir, même financièrement, le Danemark confronté à l'hostilité des pays musulmans suite à l'affaire des caricatures du Prophète publiées par un journal de ce pays. Le projet du ministre rencontre le soutien de personnalités tchèques.

Zdenek Valis, de la rédaction tchèque de Radio Prague, a interrogé certaines personnalités tchèques. Le politologue Petr Robejsek :

« Je pense que c'est une très bonne idée. On ne peut pas dire que la politique étrangère de la République tchèque soit toujours bien conduite, mais cette idée est bonne pour beaucoup de raisons. Je voudrais citer la plus importante : dans de telles situations, il est opportun de montrer la solidarité des Européens. Pourtant, pour démontrer cette solidarité je n'attendrais pas et ne demanderais pas de décisions de fond ou de réunions des institutions européennes, car nous risquerions d'attendre longtemps. Je pense qu'il serait préférable que les Etats membres offrent, individuellement, une aide concrète au Danemark. Elle pourrait être financière, mais je ne crois pas qu'il soit vraiment question d'argent. Il s'agit plutôt de faire un geste de solidarité. »

A la question de savoir si on peut s'attendre à une prise de position commune de l'Union européenne, Petr Robejsek a répondu :

« Je ne crois pas que cela soit possible, en raison des réactions mitigées des politiciens européens face à ce qui se passe dans les pays musulmans. Pour cela, je pense que les Etats qui veulent aider le Danemark devraient le faire rapidement, car comme on le dit en tchèque : celui qui aide vite, aide deux fois. »

L'ancien ministre tchèque des Affaires étrangères, Jiri Dienstbier, voit le problème sous deux angles :

Jiri Dienstbier
« Cette question présente deux faces : la première, ce sont les caricatures un peu bêtes qui ne valent pas la peine d'en discuter, la seconde, c'est la campagne hystérique contre le Danemark. Je pense que l'Union européenne et les Etats-Unis se sont un peu endormis, car au moment où on commence à brûler le drapeau du Danemark et boycotter les produits de ce pays, l'Union européene devait se poser rigoureusement contre la violence et les embargos. Un dialogue est, certes, indispensable avec les musulmans offensés par les caricatures établissant un lien entre le Prophète et le terrorisme. D'un autre côté, il faut adopter une position ferme à l'égard de la violence et de la campagne qui n'a rien de spontanée, mais a été déclanchée par les médias et les déclarations de certains dirigeants musulmans. L'Union européenne doit faire savoir qu'elle refuse de se prêter à de telles manipulations. Les compensations financières sont nécessaires, peut-être, mais le plus important est l'adoption d'une position ferme et commune de la part de l'Union européenne, ce qui fait défaut actuellement. »