Sénatoriales : la coalition gouvernementale confortée dans son action

ČSSD, photo: ČTK

La coalition gouvernementale est dans l’ensemble sortie renforcée des élections sénatoriales partielles, dont le second tour s’est tenu vendredi et samedi. Comme à la Chambre des députés, elle conserve en effet une confortable majorité à la Chambre haute du Parlement. Les deux principaux vainqueurs de ce scrutin marqué par le taux de participation le plus faible de l’histoire (16,7%), sont le parti social-démocrate (ČSSD) du Premier ministre Bohuslav Sobotka et, dans une moindre mesure, un parti chrétien-démocrate (KDU-ČSL) qui poursuit sa lente remontée.

Dix sièges pour le ČSSD (qui en remettaient cependant dix-neuf en jeu), quatre pour le mouvement ANO et trois pour le KDU-ČSL (plus trois autres élus en tant que candidats d’une alliance entre Verts et chrétiens-démocrates) : sans être un plébiscite à proprement parler, ces élections sénatoriales ont été une grande victoire pour la coalition gouvernementale dite de centre-gauche au pouvoir depuis le début de l’année. Les candidats des trois partis la composant sont arrivés en tête dans dix-sept des vingt-sept circonscriptions dans lesquelles les Tchèques étaient appelés aux urnes. Ce renouvèlement d’un tiers du Sénat permet désormais au cabinet d’y disposer de quarante-huit des quatre-vingt-et-un sièges que compte la Chambre haute. Un résultat dont se félicite le leader du KDU-ČSL, troisième formation de la coalition gouvernementale, Pavel Bělobrádek :

Pavel Bělobrádek,  photo: ČTK
« Souvent, les élections sénatoriales ont été un moyen pour les électeurs de manifester leur mécontentement vis-à-vis du gouvernement et de la sanctionner pour son action. Il y a six ans de cela, la coalition de centre-droit avait été victime du raz-de-marée social-démocrate. Cette fois, le résultat est très différent et on voit que l’histoire ne se répète pas. C’est aussi un signal positif pour nous qui confirme ce que disent les derniers sondages, à savoir que le gouvernement dispose actuellement d’une popularité exceptionnelle. »

Nommé en janvier dernier, le gouvernement dirigé par Bohuslav Sobotka, épargné pour l’heure par les affaires, les disputes et les conflits d’intérêts entre partis ou encore les remaniements ministériels, bénéficie, il est vrai, d’une opinion plutôt favorable auprès des Tchèques. Leader du ČSSD, formation qui sera représentée par trente-trois de ses membres au Sénat, Bohuslav Sobotka pouvait légitimement se déclarer satisfait samedi après-midi, peu après l’annonce des résultats :

ČSSD,  photo: ČTK
« C’est la première fois que la social-démocratie remporte des élections sénatoriales alors qu’elle est au gouvernement. Et si on regarde les résultats et le nombre total de mandats obtenus par les différents partis de la coalition, on s’aperçoit que ce sont surtout les électeurs satisfaits de la politique menée par le gouvernement qui ont voté. »

L’analyse du chef du gouvernement est partiellement partagée par Miroslav Kalousek, leader de TOP 09. Principale formation de droite du pays et de l’opposition, TOP 09 termine ses élections avec un zéro pointé, aucun de ses candidats n’ayant été élu. Une pilule amère particulièrement difficile à avaler pour une formation qui semble encore payer la note de sa participation au précédent gouvernement de Petr Nečas, un gouvernement qui n’a eu de cesse d’accumuler les scandales en tout genre jusqu’à sa démission en juin 2013, comme en convient Miroslav Kalousek :

Miroslav Kalousek,  photo: ČTK
« Nos quatre candidats étaient de très bons candidats, d’excellentes personnalités, et ils le sont toujours. Ce que nous devons chercher à faire, c’est trouver un moyen pour ne plus refaire les erreurs qui ont poussé nos électeurs à préférer rester chez eux plutôt que d’aller voter. Il est évident que la forte abstention de nos électeurs est la principale cause de notre échec. »

A moindre échelle, déception également pour le mouvement ANO de l’homme d’affaires Andrej Babiš. Après de très bons résultats aux municipales la semaine dernière, notamment à Prague et dans les grandes villes du pays, la deuxième formation de la coalition gouvernementale doit se contenter de l’élection de seulement quatre de ses candidats.