Rétrospective de l'année sportive tchèque 2002

Ivan Hlinka

Que retenir de cette année 2002 pour le sport et les sportifs tchèques ? Lesquels d'entre-eux se sont plus particulièrement illustrés ?

Ivan Hlinka
Deux des compétitions sportives internationales les plus populaires sur la planète avaient lieu cette année. En février, les Jeux olympiques d'hiver de Salt Lake City, aux Etats-Unis, et quelques mois plus tard, la Coupe du monde de football, au Japon et en Corée du Sud. S'il avait bien fallu se rendre à l'évidence, dès l'automne 2001, et accepter avec fair-play la non-qualification de l'équipe nationale tchèque de football pour le Mondial, c'est tout un peuple qui, en revanche, attendait un nouvel exploit de ses hockeyeurs mercenaires, lors du tournoi olympique de hockey sur glace. C'est que l'historique victoire quatre ans plus tôt à Nagano, au Japon, lors du « Tournoi du siècle » et les trois titres mondiaux successifs avaient quelque peu fait oublier au supporter de base que la concurrence, principalement canadienne et américaine, n'avait qu'une envie : se tailler le scalp du « petit » lion tchèque. Résultat, malgré la présence dans l'équipe de joueurs habitués aux joutes de la ligue nord-américaine de hockey, la NHL, et le retour aux commandes du légendaire entraîneur Ivan Hlinka, la Tchéquie était éliminée dès les quarts de finale par l'ennemi russe de toujours. Dès lors, le gardien de but, Dominik Hasek, principal artisan de la victoire japonaise en 1998 et considéré par beaucoup d'observateurs comme l'un des tout meilleurs gardiens de l'histoire du jeu, pouvait faire ses adieux définitifs à la sélection. Ironie du sort, le règne glorieux et doré des Tchèques sur le petit monde du hockey prenait même fin, de la même manière, quelques mois plus tard, lors des Championnats du monde. De nouveau défaite par la Russie sur le plus étroit des scores (1 à 0), la Tchéquie était éliminée au même stade de l'épreuve, en quarts de finale. Heureusement, Dominik Hasek mettait un terme à sa carrière de joueur, en juin, en remportant le titre qui manquait tant à son palmarès, la Stanley Cup avec l'équipe des Detroit Red Wings.

L'équipe nationale de football semble, quant à elle, lentement mais sûrement, se remettre du traumatisme lors de son absence du Mondial coréen et japonais. Avec à leur tête un nouveau sélectionneur, le sage Karel Bruckner, les Nedved, Rosicky, Poborsky, Smicer et autres Koller se sont remis dans le bon droit chemin, puisqu'ils n'auront pas connu le goût de la défaite tout au long d'une année essentiellement composée de matchs amicaux. Mieux même, ils ont récemment entamé par deux victoires les qualifications pour l'Euro 2004 portugais. Au niveau des clubs, c'est Liberec qui a créé la surprise en soufflant le titre de champion au Sparta de Prague. Un Sparta bien mal en point qui n'est pas parvenu, cet été, à se qualifier pour la lucrative Ligue des champions. Sur la scène européenne, seul le Slavia de Prague passera donc l'hiver au chaud, puisque les Rouges et Blancs accèdent aux huitièmes de finale de la coupe UEFA.

Ales Valenta
Mais mettons de côté les sports collectifs puisque les Tchèques se sont montrés plus performants sur le plan individuel. Le sportif tchèque de l'année ? A choisir entre le skieur acrobatique, sacré champion olympique, Ales Valenta, et le décathlonien Roman Sebrle, double médaillé d'or européen. Des Jeux mormons de Salt Lake City, les Tchèques se souviendront surtout d'un saut virevoltant et d'une explosion de joie à sa sortie. En maîtrisant, pour la première fois en compétition, et ce, en finale olympique, un triple saut périlleux à cinq vrilles, Ales Valenta offrait à son pays son unique médaille d'or. Un titre qui venait compléter la médaille de bronze obtenue sur le 15 kilomètres par la fondeuse Katerina Neummanova. La même Neummanova qui attend toujours que lui soit attribuée une autre médaille de bronze, en poursuite, suite à la disqualification qui devrait logiquement découler du contrôle positif subi par la Russe Larissa Lazutina, qui s'était classée deuxième de l'épreuve.

En athlétisme, cette année aura incontestablement été celle du décathlonien Roman Sebrle. En mars, aux Championnats d'Europe en salle, il s'emparait du titre en devançant le triple champion du monde, lui aussi Tchèque, Tomas Dvorak. En août, aux Championnats d'Europe en plein air de Munich, en Allemagne, il récidivait, souverain, et empocher sa deuxième médaille d'or de la saison. Une compétition qui permit également de découvrir les talents de Jiri Muzik, dauphin du Français Stéphane Diagana sur 400 mètres haies.

Enfin, cette année 2002 aurait aussi pu être celle du coureur automobile Tomas Enge. Sacré champion du monde en Formule 3000, il a été destitué de son titre suite à un contrôle anti-dopage positif au cannabis. Alors qu'une nouvelle chance en Formule 1 lui aurait sans doute été offerte pour la saison 2003, Tomas Enge contemple, désormais, un avenir et un horizon composé de points d'interrogation. Tout le contraire du tennisman Jiri Novak, pour qui cette année aura été celle d'une éclosion tardive au plus haut niveau du tennis mondial. Demi-finaliste de l'Open d'Australie, première levée du Grand Chelem, en janvier, le discret Novak aura conclu sa saison par une participation au Masters de Shanghai, en Chine. Ne reste plus pour lui, désormais, qu'à confirmer...