Rentrée scolaire, avec une nouvelle ministre et à l'heure de la réforme

Photo: CTK

« Achever la répartition de subventions européennes », subventions dont l'ampleur pourrait atteindre, lors des sept prochaines années, une somme record de 700 millions d'euros. Voilà le premier objectif que s'est fixé la nouvelle ministre de l'Education nationale, Miroslava Kopicova. Or, la nomination d'une ministre au mandat, semble-t-il, intérimaire n'a pas été l'événement majeur de la rentrée scolaire 2006/2007 en République tchèque : c'est la réforme scolaire, préparée par le gouvernement précédent et qui sera mise en oeuvre précisément dans un an, qui préoccupe enseignants, parents et élèves.

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Près d'un million et demi d'élèves tchèques ont fait leur rentrée, ce lundi 4 septembre. Résultat d'une légère hausse de natalité : les classes préparatoires accueillent environ 600 enfants de plus que l'année précédente et ce nombre devrait continuer à augmenter dans les années à venir, se réjouissent les démographes. Ceux qui ont retrouvé les bancs de l'école devront s'adapter, au cours de cette année scolaire, à des changements, dont par exemple l'enseignement d'une première langue étrangère à partir du CE2 ou l'introduction de deux heures de cours supplémentaires dans les lycées. Dès la rentrée prochaine, la réforme scolaire, testée d'ores et déjà dans un établissement sur trois, sera officiellement lancée. Elle consiste en une libération de programmes qui seront, désormais, conçus par les écoles elles-mêmes et non pas imposés par le ministère. En revanche, les examens de la « maturita », dont le contenu varie actuellement d'un lycée à l'autre, seront centralisés et se rapprocheront ainsi du baccalauréat tel qu'on le connaît en France, par exemple.

Nous l'avons déjà évoqué : l'enseignement tchèque bénéficiera dans le futur d'un soutien important de l'Union européenne. Forte de son expérience de directrice du Fonds national d'éducation, institution qui redistribue les subventions des fonds structurels européens, la nouvelle ministre Miroslava Kopicova met, logiquement, l'accent sur ce volet financier. Interrogée par les médias sur sa stratégie, elle a énuméré un certain nombre de difficultés qui se posent, à ses yeux, dans le secteur :

« Notre enseignement secondaire reste assez sélectif. Il arrive souvent que des enfants doués, mais issus de familles socialement défavorisées, n'ont pas d'accès à un niveau d'enseignement supérieur. Un autre problème : le nombre peu élevé d'étudiants universitaires en République tchèque. C'est un domaine qui doit être particulièrement soutenu par l'Etat. Enfin, une fois diplômés, les Tchèques, n'ont pas l'habitude de continuer leur formation. Les trois facteurs que je viens de citer stimulent la compétitivité, les capacités d'innovation et tous ces grands objectifs que nous voulons atteindre. »

Jusqu'ici les propos de la ministre de l'Education sans parti, Miroslava Kopicova, 54 ans. Méconnue du large public, elle succède à ce poste à une autre femme politique, Petra Buzkova du parti social-démocrate, qui pouvait se targuer d'une réelle popularité dans le pays. Même si sa conception, qui se résume dans la présente réforme scolaire, a divisé l'opinion publique, la presse établit un bilan globalement positif de sa carrière de ministre. Le quotidien Lidove noviny évoque la récente augmentation des salaires des enseignants, mais surtout le souci de créativité et le développement de la pensée critique qui sont, espérons-le, au coeur de la transformation des programmes scolaires en cours.