Records de froid enregistrés en République tchèque jusqu’à -39,4°C

Photo: CTK

Dans la nuit de dimanche à lundi, des records de froid ont été enregistrés dans 93 des 178 stations que l’Institut tchèque d'hydrométéorologie (ČHMÚ) observe quotidiennement. L’arrivée dans les prochains jours d’un manteau nuageux au-dessus du pays devrait permettre de faire remonter sensiblement les températures. Toutefois, en raison d’éclaircies attendues en fin de semaine, les météorologues prévoient à nouveau une baisse significative du mercure et l’enregistrement de nouveaux records.

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La vague de froid continue de sévir sur l’ensemble de l’Europe où plus de 300 personnes sont mortes en raison des températures extrêmes de ces derniers jours. En République tchèque, l’hiver a déjà emporté plus de 17 personnes. Depuis plusieurs jours les records de froid n’arrêtent pas de tomber dans les 178 stations d’observation météorologiques.

Selon l’Institut tchèque d’hydrométéorologie (ČHMÚ), le record annuel a été enregistré dans la station de Jezerní slať u Kvildy près de Prachatice dans le massif de la Šumava ou le thermomètre est descendu jusqu’à -39,4°C, s’approchant ainsi du record historique enregistré durant l’hiver 1929, lorsque le mercure était descendu au dessous de -42°C près de České Budějovice.

Bien que les météorologues ne prévoient pas de nouveaux records historiques, ils mettent en garde contre le maintien de températures extrêmement froides dans le pays, au moins jusqu’au 20 février. C’est ce qu’a annoncé le porte-parole de l’Institut tchèque d’hydrométéorologie Petr Dvořák :

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« Les températures devraient un peu remonter dans les deux, trois prochains jours, en raison d’une couverture nuageuse qui devrait s’installer sur le pays. Mais dans la période du 10 au 14 février, le ciel sera à nouveau dégagé ; ce qui aura pour conséquence une nouvelle baisse des températures. Les moyennes attendues durant cette période seront situées autour de -5°C. Mais durant les nuits, il n’est pas exclu que nous enregistrions des records encore plus bas que ces derniers jours. Concernant les prévisions à moyen terme, la période de gel devrait par ailleurs s’étendre jusqu’au 20 février, ce qui est peu optimiste. »

Pour le climatologue Jan Pretel, plus que les records de froid, c’est la longueur de la période de gel qui est exceptionnelle :

« Lorsque nous observons la moyenne des hivers de ces 50 dernières années, nous voyons que les situations de grand froid ont surtout été enregistrées dans le passé proche, c’est-à-dire en 2009, en 2006 ou encore en 1996. Mais selon les moyennes des températures de la semaine dernière et les perspectives dans l’avenir proche, il me semble que cette période de froid fera partie des plus longues. »

Les conséquences sociales et économiques des températures extrêmement basses sur de longues durées sont nombreuses. En premier lieu pour les milliers de personnes sans abris qui sont les premières victimes du froid sibérien. Dans l’ensemble du pays, la capacité des centres d’accueil a été augmentée mais elle n’est pas suffisante pour répondre à la demande.

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Alors qu’à Prague, où vivent plus de 4 000 sans-abris, tous les centres sont en surcapacité, la municipalité n’a augmenté que de 40 places seulement, la capacité initialement fixée à 50 places que peut contenir la tente de l’île des Rohan installée la semaine dernière près du quartier de Karlín. Afin de prévenir d’éventuels décès dus au froid, les associations caritatives, les services sociaux de la ville de Prague et la police municipale effectuent des rondes de nuit dans la capitale. Ce froid exceptionnel a causé de nombreux dommages dans les transports routiers et ferroviaires du pays. Des perturbations liées aux températures glaciales ont été enregistrées sur une dizaine de tronçons ferroviaires, notamment autour de Prague, en direction de Kolín de Plzeň et de Cheb, et entre Brno et Jihlava.

Les températures extrêmes ont également des conséquences sur le secteur agricole. Les éleveurs enregistrent ainsi depuis plusieurs jours une baisse significative de leur production de lait et d’œufs et risquent d’engranger des pertes estimées à plusieurs dizaines de milliers de couronnes par exploitation.

Enfin, en raison de la longueur de la période de froid, et de l’accroissement des besoins énergétiques, la qualité déjà mauvaise de l’air dans la région de Moravie-Silésie continue de se détériorer. Alors que la limite des poussières industrielles dans l’air a été fixée à 50 microgrammes/m³, la moyenne de la région se situe actuellement autour de 100 microgrammes /m³. Etant données les perspectives de la météo, les autorités ne s’attendent toutefois pas à une amélioration de la situation dans les prochains jours.