Radio Free Europe - "seule source d'information à Minsk pendant l'élection"

Minsk, Biélorussie, photo: CTK

L’élection présidentielle en Biélorussie et les événements qui l’ont suivie ces derniers jours ont fait la une de l’actualité en Europe. A Prague aussi l’évolution de la situation est suivie de près. C’est à Prague qu’est basée Radio Free Europe, un média américain qui dispose d’une rédaction biélorusse. Katja Prokofieva est une journaliste biélorusse de la section russe de Radio Prague :

Katja Prokofieva
Pensez-vous que le monde est correctement informé sur ce qui se passe actuellement en Biélorussie ?

« Je pense que oui. Les serveurs d’actualité ne fonctionnaient pas là-bas le 19/12, mais Radio Free Europe fonctionnait donc je pense que dans le pays aussi ils ont accès à l’information. »

Radio Free Europe est un média subventionné par le Congrès américain basé à Prague. Est-ce une source d’information importante pour les Biélorusses ?

« Ce jour-là, le jour de l’élection, c’était la seule. Parce que Facebook et autre Twitter ne fonctionnaient pas. Je pense que grâce à ça l’opposition a pu mieux se préparer. »

C’est important que ce soit diffusé depuis Prague ? Est-ce que ça pousse la République tchèque à agir et à réagir ? La République tchèque est-elle plus impliquée que d’autres pays ?

« Non je ne pense pas. A la différence des ministres de Pologne et de Lituanie, qui sont allés à Minsk avant les élections, les ministres tchèques n’y sont pas allés. »

Avez-vous des craintes pour la sécurité de votre famille à Minsk ?

Minsk,  Biélorussie,  photo: CTK
« Ma famille est restée à la maison, personne n’est allé manifester. Je n’y serais pas allée non plus à leur place. Les 15000 personnes qui y sont allées savaient que cela n’allait rien changer, qu’ils allaient seulement se faire matraquer par la Milicia. Je pense que la situation était prévisible. Pourquoi cette révolution n’a pas été faite ? Parce que l’opposition biélorusse est très désunie. Les candidats de l’opposition reçoivent des subventions de l’Ouest et chacun d’eux s’accroche à son morceau. Ils auraient pu retirer leur candidature avant les élections pour qu’elles n’aient pas lieu. Ils ne l’ont pas fait, parce qu’ils savaient qu’ils pourraient recevoir de l’argent en participant. »