Quand Magdalena Kožená chante Vivaldi

Magdalena Kožená, photo: CTK

Dimanche, le public du Clementinum de Prague a applaudi debout la mezzo-soprano tchèque Magdalena Kožená et l’ensemble Venice Baroque Orchestra placé sous la direction d’Andrea Marcon. La soirée était consacrée exclusivement à la musique d’Antonio Vivaldi.

Magdalena Kožená,  photo: CTK
C’est une belle initiative par laquelle Magdalena Kožená contribue à la redécouverte de Vivaldi, compositeur lyrique. Les œuvres que le maître vénitien a conçues pour la voix et la scène lyrique restent toujours un peu à l’ombre de ses compositions instrumentales. Pourtant Vivaldi a composé au moins quarante-quatre opéras, dont la moitié ont été conservés jusqu’à nos jours, mais aussi des oratorios et d’autres œuvres vocales qui peuvent rivaliser avec ses plus grands succès de la musique instrumentale.

Pour son récital Magdalena Kožená a choisi des airs des opéras Griselda, Orlando Furioso, Arsilda, Farnace, La verita in cimento, Ottone in villa et de l’oratorio Juditha triumphans, donc pratiquement le même répertoire que celui qui figure sur le dernier disque qu’elle a enregistré pour la collection Archiv Production du label Deutsche Grammophon. C’est avec ce répertoire que la cantatrice entreprend maintenant une grande tournée, dont Prague ne constituait que la première escale, et qui la mènera à Munich, Vienne, Madrid, Barcelone, Amsterdam et aussi à Paris.

Magdalena Kožená,  photo: CTK
Le public pragois a chaleureusement applaudi aussi la virtuosité, le style et l’élégance du Venice Baroque Orchestra et de ses solistes. Bien que Magdalena Kožená ait présenté, dimanche, aussi quelques «airs de bravoure» exigeant une grande agilité vocale, c’est dans les airs lents et mélodieux qu’elle a déployé ce qu’il y de plus précieux dans sa voix et dans son talent. Le sommet du récital a été, selon la critique, l’air de l’opéra Farnace, dans lequel Vivaldi avait utilisé le célèbre motif de son concerto L’hiver du cycle des Quatre saisons, et qui lui avait permis d’exprimer avec force l’horreur glaciale qu’éprouve un homme confronté à la mort.