Présidentielle : « Le vote à main levée a rendu les choses plus difficiles à prévoir »

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Entretien réalisé avec le journaliste américain basé à Prague, Erik Best, à qui Radio Prague a demandé si, finalement, l’élection de Václav Klaus était vraiment une surprise :

« Je crois que ce n’était pas du tout clair il y a une semaine. Aujourd’hui c’était probablement plus clair dès qu’on a su qu’un député avait changé de camp... Je crois que le fait que le vote était à main levée a rendu les choses plus difficiles à prévoir. On a d’abord cru que cela rendrait la victoire de Klaus plus difficile, mais finalement c’était peut-être le contraire. »

La campagne de Jan Švejnar vous a-t-elle surpris ?

« Je crois que les Tchèques ont cherché un ‘messie’ d’un certain point de vue et je crois que certainement c’est un homme avec une très bonne formation et il a mené une très bonne campagne. Mais ses chances étaient minimes dès le départ et je crois qu’il a un peu été utilisé par les autres politiciens pour organiser une bataille contre Václav Klaus. »

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Alors pendant cette semaine on a beaucoup parlé de corruption, de magouilles, de menaces, d’intimidations, des parlementaires ont même reçu des munitions par la poste. Ce genre de méthode révele-t-il quelque part la jeunesse de la démocratie tchèque ou cela n’a-t-il rien à voir avec le fait que seulement 18 années se soient écoulées depuis la révolution de velours ?

« Je crois qu’il y a des ‘méthodes’ utilisées dans chaque démocratie. Mais peut-être que les méthodes d’ici sont moins ‘raffinées’ qu’aux Etats-Unis ou en France... Plus généralement, je crois que c’est un signe du fait que les politiciens croient que la démocratie signifie qu’ils peuvent faire n’importe quoi et ce qu’ils veulent, bien que les électeurs attendent quelque chose d’autre. »