Premier pas du gouvernement vers la réforme des finances publiques

Bohuslav Sobotka, Cyril Svoboda et Petr Mares, photo: CTK

Le gouvernement tchèque vient de faire le premier pas vers la réforme des finances publiques. Il concerne la baisse du déficit budgétaire, qui devrait être ramené à 4 % du PIB, en 2006.

Bohuslav Sobotka,  Cyril Svoboda et Petr Mares,  photo: CTK
Par ce premier pas, le gouvernement compte économiser dans les 200 milliards de couronnes (quelque 7 milliards d'euros), dans les trois années à venir. Le déficit budgétaire pour l'année prochaine pourrait, ainsi, diminuer de 10 milliards de couronnes, et ce serait la première baisse, depuis l'arrivée des sociaux-démocrates au pouvoir. Comme la Tchéquie entre à l'Union européenne au 1er mai 2004, elle sera bien obligée d'adopter sa monnaie commune, l'euro, tôt au tard. Pour cela, elle doit abaisser son déficit budgétaire, répondre aux critères de Maastricht (moins de 3,6 % du PIB), ce dont le gouvernement actuel a pleinement conscience. En fait, il n'a pas le choix, la réforme des finances publiques étant une nécessité de premier ordre. Le principe de cette réforme devrait être adopté lundi prochain, et il semble que le cabinet soit unanime sur cette question. Pas question de faire des consessions aux syndicats, qui protestent contre la réforme. A propos, où donc le gouvernement compte-t-il faire des économies ? Comment mieux remplir les caisses du Trésor public ? Tout d'abord en faisant passer certains services imposés à 5 % de TVA dans la catégorie des 22 %. En augmentant, aussi, l'impôt à la consommation des alcools, des carburants, des produits du tabac. En diminuant, certes, l'imposition des personnes morales, mais en ne touchant pas aux impôts des personnes physiques. Le gouvernement compte, aussi, augmenter la sécurité sociale et l'assurance maladie, l'impôt sur les héritages, les biens immobiliers et les terrains. Les caisses enregistreuses devraient être obligatoires sur les marchés et dans la vente à l'étalage. Le gouvernement a décidé de ne pas augmenter les salaires des fonctionnaires, des employés de l'Etat, donc aussi des enseignants et des médecins. Toutes ces mesures devraient rapporter dans les 70 milliards de couronnes au Trésor public, par an.

A propos de la réforme, le ministre des Finances, Bohuslav Sobotka, a déclaré que la réforme était surtout orienté contre l'économie frauduleuse. Dans ce sens, il ne comprend pas tellement les protestations des syndicats, qui devraient être intéressés à l'assainissement de l'économie, ce qui conduirait à la satisfaction de certaines de leurs revendications.

Le Premier ministre, Vladimir Spidla, se veut optimiste. Il pense que la réforme passera au Parlement, avec le soutien de tous les députés et sénateurs. Le destin de la réforme, c'est aussi le sien. Si elle ne passe pas, il présenterait sa démission. Ce serait la chute du gouvernement de coalition conduit par les sociaux-démocrates.