Police tchèque réformée, dès 2009?

Photo: Stepanka Budkova

Une réforme attend la police tchèque : le projet de loi sur la police auquel le gouvernement a donné son feu vert devrait considérablement modifier les compétences des policiers.

Prochainement, les hommes en uniformes policiers pourraient être absents des stades lors des matchs de football et pendant la tenue de grandes manifestations sportives et culturelles. Ils n’interviendraient que si la situation menaçait de dégénérer et d’échapper au contrôle des services d’ordre. Tous les clubs n’ont pas accueilli cette nouvelle avec enthousiasme, on écoute Jakub Otava, attaché de presse du Sparta Prague :

« Les compétences de notre service d’ordre et de notre club, en général, sont assez limitées pour qu’il soit possible d’influencer la situation dans les tribunes des supporters au cas où des troubles se produiraient. »

Le ministre de l’Intérieur,  Ivan Langer
Le ministre de l’Intérieur, Ivan Langer, qui a soumis le projet au cabinet veut, d’un côté, débarrasser les policiers d’obligations qu’il considère comme superflues et, de l’autre, affermir les compétences en rendant l’exercice de leur travail plus efficace :

« Nous ne voulons pas avoir des policiers qui soient des facteurs et des chauffeurs conduisant des personnes ivres en cellule de dégrisement. En revanche, nous voulons doter la police de compétences qui lui permettront de mieux lutter contre le néonazisme, l’extrémisme, la prostitution ou le travail au noir. »

Les compétences de la police devraient être élargies à d’autres égards encore : par exemple en cas de menace d’attentat terroriste, la police pourrait mettre hors service le réseau de téléphone, ou encore, intervenir lors des rassemblements privés des néo-nazis.

Photo: Stepanka Budkova
Le projet de loi sur la police modifie également le travail de l’Inspection du ministère de l’Intérieur. La nomination de son chef, jusqu’ici compétence du ministre, serait dorénavant entre les mains du Premier ministre.

Le but, selon Ivan Langer, est de créer une inspection générale du corps de sécurité qui veillerait au travail des policiers mais aussi des douaniers et du service pénitentiaire. En contrepartie, il s’agirait d’un changement radical qui ralentirait la réforme de la police. Pour cela, le projet respectif sur l’inspection générale sera soumis en deuxième étape, à la fin de 2008. Quant au projet de loi sur la police, s’il était adopté par le Parlement et signé par le président de la République, la police réformée deviendrait une réalité dès janvier 2009.