Philippe Busquin, Commissaire européen à la Recherche, en Tchéquie

Philippe Busquin, photo: CTK

Le titre de Docteur Honoris Causa de l'Université technique tchèque de Prague a été décerné, mardi, dans la chapelle de Bethléem, à Philippe Busquin, Commissaire européen à la Recherche. C'est à l'endroit-même où Jan Huss, prédicateur réformateur brûlé vif de l'Eglise catholique, prêchait devant des foules de modestes au début du XVe siècle, que l'ancien ministre belge de l'Education nationale et de l'Intérieur a été honoré. A l'issue de la cérémonie, au micro de Radio Prague, Philippe Busquin a, entre autres, expliqué ce que cette distinction représentait pour lui, ancien professeur universitaire :

« D'abord, sur le plan personnel, c'est un plaisir et un honneur. Je suis physicien de formation, j'ai travaillé dans les universités, et pour un scientifique, un titre de Docteur Honoris Causa est toujours un plus. Ca m'honore donc personnellement, mais c'est surtout le symbole que je représente, celui d'espace européen de recherche, soit l'intégration de la recherche à l'échelle européenne. L'Université technologique de Prague est très active sur le plan européen et c'est très important que les nouveaux pays membres de l'Union européenne aient le maximum de contacts avec la communauté scientifique des anciens Etats membres. Même si la science est universelle, l'organisation de celle-ci et les contacts étaient liés, avant, au marché européen commun. Donc, comme les Tchèques en sont désormais membres à part entière depuis le 1er mai, ils vont apporter quelque chose. En même temps, pour la Tchéquie, c'est un facteur de développement. »

-Au-delà de cette cérémonie, quel est l'objectif de votre visite à Prague et en République tchèque ?

Philippe Busquin,  photo: CTK
« Tout d'abord je vais rencontrer le Premier ministre qui est très actif, très positif par rapport à la recherche et l'innovation. Je l'ai déjà rencontré deux, trois fois, et il est vraiment conscient de la nécessité de développer la rechreche-innovation en Tchéquie, où il y a une tradition d'ingénierie très forte. La tradition technologique de la Tchéquie est bien connue, mais il faut la mettre à niveau, si on peut dire, dans certains domaines. C'est pourquoi la recherche-innovation est très importante. Ensuite, il y a ce qu'on appelle le concept de centres d'excellence qui ont été créés au niveau de l'Union européenne, en 1999, pour aider à l'intégration des nouveaux Etats membres dans l'Europe. Ce mardi après-midi, j'ai d'ailleurs une réunion avec les cinquante centres d'excellence de l'Europe centrale et orientale. »

-Au niveau de la recherche et de la science, que représente l'élargissement de l'Union européenne, tant pour la République tchèque que pour l'Europe elle-même ?

« C'est une très bonne chose, parce que les pays comme la Tchéquie et d'autres ont une tradition d'éducation et de recherche de très bon niveau. Ils vont donc apporter un potentiel humain. Dans certains pays européens, le nombre d'ingénieurs est en diminution. En France, par exemple, le nombre de physiciens baisse. Ici, notamment à l'Université technologique de Prague, le nombre d'étudiants est important. En plus, ce sont des étudiants de très haute qualité qui vont contribuer à aider l'Europe à remplir l'objectif d'avoir huit chercheurs pour 1000 habitants d'ici 2010. C'est un objectif indispensable si l'Europe veut garder sa place dans le monde. »