Pavel Telicka probable commissaire européen de la Tchéquie

Pavel Telicka, photo: CTK

C'est finalement Pavel Telicka qui devrait devenir le premier commissaire européen de la République tchèque. Des négociations restent certes encore à mener pour le gouvernement de Vladimir Spidla, mais tout semble indiquer que la nomination de l'actuel ambassadeur de la République tchèque auprès de l'Union européenne sera effective dès ce mercredi.

Stanislav Gross et Vladimir Spidla,  foto: CTK
C'est après des négociations longues de plus de trois heures entre les trois partenaires de la coalition gouvernementale que le Premier ministre, Vladimir Spidla, a rendu public, tard dans la soirée de lundi, le nom du très probable commissaire européen de la République tchèque. Il s'agit de Pavel Telicka, un diplomate de 38 ans, qui possédait le plus d'expérience avec l'administration bruxelloise parmi les trois principaux candidats dont les noms ont été avancés pour siéger dans la capitale européenne. Depuis le début des années quatre-vingt dix, Pavel Telicka est engagé dans le processus d'intégration de son pays à l'Union européenne dont il a notamment négocié les conditions. Une fonction qui lui a d'ailleurs permis de se bâtir une solide réputation de partenaire intelligent et fiable, mais aussi d'adversaire redouté qui sait défendre avec obstination les intérêts de son camp.

Pavel Telicka,  photo: CTK
Pavel Telicka devrait donc remplacer Milos Kuzvart, initialement désigné de force par Vladimir Spidla, mais qui avait fait part de sa "démission"à la surprise générale, vendredi, à peine revenu de son premier voyage à Bruxelles. Une annonce qui avait fait l'effet d'une bombe à Prague dans les médias et les milieux politiques et qui, surtout, avait suscité une désapprobation ironique dans les couloirs de la Commission européenne. Ce lundi, son président, Romano Prodi, avait d'ailleurs sommé le gouvernement tchèque de désigner un nouveau commissaire d'ici mercredi. Une personnalité qui se devait d'être forte, expérimentée et définitive.

Devoir qui a donc été accompli dans la journée, et ce même si la nomination de Pavel Telicka ne bénéficie pas du soutien des chrétiens-démocrates, un des deux partis centristes de la coalition gouvernementale auquel la courte appartenance de Telicka au Parti communiste avant 1989 pose problème. Une opposition qui ne devrait toutefois pas empêcher le gouvernement d'approuver définitivement la nomination de son candidat, ce mercredi, les sociaux-démocrates et les unionistes, les deux autres partis de la coalition, y étant majoritaires. C'est donc un commissaire européen qui définit sa nouvelle mission comme celle d'un « manager dur », maîtrisant l'anglais et le français, qui représentera la République tchèque à Bruxelles. Une autorité qui ne sera pas de trop pour réparer le plus tôt possible les torts causés par le retrait de Milos Kuzvart.