Open d’Australie : Berdych s’offre Nadal et une nouvelle demie

Tomáš Berdych, photo: ČTK

La dix-huitième fois aura été la bonne. En battant Rafael Nadal en trois sets (6-2, 6-0, 7-6) ce mardi à Melbourne, Tomáš Berdych a mis fin à une série de dix-sept défaites consécutives contre l’Espagnol. Surtout, le Tchèque s’est qualifié pour les demi-finales de l’Open d’Australie. Présent dans le dernier carré comme la saison dernière déjà, Berdych, qui affrontera l’Ecossais Andy Murray pour une place en finale, peut ainsi continuer à rêver à l’obtention du premier titre du Grand Chelem de sa carrière.

Tomáš Berdych et Rafael Nadal,  photo: ČTK
Bien sûr, les grincheux, et ils n’auront pas tout à fait tort, feront remarquer que le Nadal que Berdych a dominé ce mardi n’était qu’un Nadal de retour de blessure et encore en manque de compétition. Les sceptiques, pour leur part, noteront que Berdych n’en est pas à son premier coup d’éclat, mais que tout le problème généralement pour lui réside dans sa faculté à rééditer ce type de performance. Autant de considérations futiles et de supputations dont n’avait cure le Tchèque, d’abord heureux d’avoir livré contre l’Espagnol une performance dans la lignée de son début de saison et des quatre tours précédents à Melbourne :

« Vous les journalistes voulez toujours des détails et des explications. Vous êtes un peu casse-pieds… Pourtant, ce n’est pas si compliqué : je suis content de m’être tenu à mon plan de jeu toute la durée du match. Je l’ai déjà dit : je me sens bien, les tours précédents m’ont donné de la confiance et c’est dans cet état d’esprit que j’ai abordé ce match contre Rafa. Mais ce n’est qu’une étape. Je peux savourer jusqu’à ce soir, mais dès demain, il va falloir que je me plonge dans la demi-finale pour bien me préparer. Ce sera encore un très bon adversaire et le chemin est encore long. »

Flegmatique de nature et rarement dans l’excès sur comme en dehors du court, Berdych a accueilli ce succès contre un joueur qu’il n’avait plus battu depuis 2006 sans euphorie apparente et avec toute la mesure et la réserve qu’on lui connaît. Vainqueur des deux premiers sets en une petite heure, le Tchèque a su garder son calme dans une troisième manche plus accrochée et finalement remportée au tie-break. Et si Berdych était naturellement soulagé et satisfait, et on imagine que pas qu’un peu, c’est d’abord parce qu’il était rempli du sentiment du travail bien fait :

Tomáš Berdych,  photo: ČTK
« Les choses avancent dans le bon sens. L’important est d’avoir répondu présent et d’avoir fait le match qu’il fallait, comme on l’avait prévu avec mon entraîneur. Maintenant, ce n’est pas le moment de s’en satisfaire. Le tournoi ne s’arrête pas là. Il faut continuer à regarder devant soi et à se tenir prêt. »

La suite pour Tomáš Berdych, ce sera donc cette demi-finale, la deuxième consécutive à Melbourne et la cinquième en Grand Chelem de sa carrière. Ce sera contre Andy Murray, un joueur qui l’avait battu à ce stade de la compétition à l’US Open en 2012 et qui s’est pour sa part débarrassé de l’Australien Nick Kyrgios en quarts de finale. Et cette fois, le Tchèque, qui pourra compter sur les précieux conseils de son entraîneur vénézuélien Daniel Vallverdu, ancien coach de l’Ecossais, entend bien ne pas repartir de Melbourne avec le même sentiment de frustration que l’année dernière, où il avait été stoppé par un Stanislas Wawrinka futur vainqueur du tournoi.