Nicole Vaidišová : à 20 ans, la fin d’une promesse jamais tenue

Nicole Vaidišová, foto: ČTK

Nicole Vaidišová, vous vous souvenez ? Il y a encore deux ans de cela, la Tchèque était considérée comme un des grands espoirs du tennis féminin mondial. Mais en chute libre depuis, la demi-finaliste de Roland Garros 2006 a décidé de mettre un terme à sa carrière, à seulement vingt ans. Si la désormais ancienne joueuse ne s’est pas exprimée sur le sujet, l’information a toutefois été confirmée par son père adoptif et ex-entraîneur, mardi.

Nicole Vaidišová,  foto: ČTK
Les amateurs de tennis, eux, s’en souviennent : après d’abord une impressionnante série de trois victoires consécutives en autant de semaines en tournois professionnels à l’automne 2005, Nicole Vaidišová s’était révélée au grand public quelques mois plus tard sur la terre battue de Roland Garros. C’était un dimanche ensoleillé de juin, devant les tribunes pleines du court central : à tout juste dix-sept ans, la Tchèque était venue à bout, en huitièmes de finale, d’Amélie Mauresmo, alors numéro un mondiale, mettant ainsi fin au rêve de la Française de remporter enfin le prestigieux trophée parisien. A l’époque, le beau parcours de Vaidišová s’était certes arrêté presque prématurément en demi-finales, mais sa performance lui avait néanmoins permis d’intégrer le Top 10 mondial. Celle qui était alors présentée comme la successeur des Jana Novotná, Hana Mandlíková, Martina Navrátilová et Helena Suková, noms glorieux du tennis féminin tchèque des années 80-90, avait confirmé les espoirs placés en elle quelques mois plus tard à l’Open d’Australie en atteignant le dernier carré d’une épreuve du Grand Chelem pour la deuxième fois de sa carrière.

Mais cette demi-finale à Melbourne a aussi représenté le point de départ de la chute libre de Nicole Vaidišová, alors septième mondiale. La saison suivante, en 2008, elle était même désignée « flop de l’année » par le prestigieux magazine Tennis, malgré un quart de finale à Wimbledon en forme de leurre. Ce sera le dernier fait d’armes d’une joueuse plus seulement critiquée pour son jeu stéréotypé tout en puissance et son mental fragile sur le court, mais aussi pour ses caprices, son mauvais caractère et son arrogance en dehors.

Les défaites succèderont dès lors aux défaites et les changements d’entraîneur aux changements d’entraîneur, parmi lesquels son père adoptif, Aleš Kodat, qu’elle décide d’abandonner au printemps 2008 après plus de dix ans de progression et de travail en commun. A l’été 2009, année qui la voit s’enfoncer à la 186e place mondiale, Nicole Vaidišová avait pourtant affirmé à nos collègues de la Radio tchèque qu’elle était bien décidée à faire les efforts nécessaires pour retrouver un niveau digne de son potentiel:

« Bien sûr, il faudra du temps pour cela. Personne ne peut attendre que tout redevienne comme avant en l’espace d’une semaine et que je me remette à jouer comme je jouais il y a de cela quelque temps. Il faut être patient, les retours sont généralement compliqués et retrouver le haut niveau demande toujours beaucoup de temps. Je prends mon travail plutôt cela comme une course de fond. »

Radek Štěpánek,  photo: si.robi,  CC BY-SA 2.0
Une course de fond qui n’a toutefois pas duré beaucoup plus de six mois. Mardi, ce sont d’abord les serveurs Internet tennisreporters.net et tennis.com qui ont annoncé que Nicole Vaidišová, lassée par les défaites essuyées depuis le début de saison aux premiers tours de tournois mineurs, mettait un point final à sa carrière. Invitée à participer au tournoi de Miami, qui se tiendra la semaine prochaine, la Tchèque a préféré refuser, informant les organisateurs qu’elle ne jouerait plus cette année.

Une information qui a été reprise dans la foulée par les médias pragois dont certains estiment toutefois qu’il ne pourrait s’agir que d’une parenthèse. Selon certaines sources, Nicole Vaidišová devrait en effet se marier cet été avec Radek Štěpánek, meilleur joueur tchèque actuel, et serait même enceinte. Un événement qui serait alors plus conforme au parcours d’une jeune fille de vingt ans que la fin prématurée d’une carrière de joueuse de tennis longtemps promise à un bel avenir.