MuMo, un nouveau musée d’art contemporain à Prague

L'exposition Opening, photo: Musée MuMo

Mardi 30 septembre, un nouveau musée a fait apparition dans la capitale tchèque. Il s’agit du Musée MuMo, ou Musée Montanelli, qui prend la suite de la galerie du même nom. Au pied du château, et dans une des plus belles rues de Prague, la rue Nerudova, le musée MuMo se consacrera à l’art contemporain, en présentant des expositions temporaires ainsi que des œuvres appartenant à la collection de la fondation DrAK, la fondation de Dajda Altenburg-Kohl.

Dajda Altenburg-Kohl, à travers sa fondation, DrAK, soutient depuis longtemps des projets sociaux dans le domaine de la santé publique. Depuis 2003, elle joue également les mécènes avec la galerie Montanelli. Son ambition est de promouvoir l’art contemporain tchèque en République tchèque et à l’étranger, et d’offrir parallèlement à la ville de Prague et aux amateurs d’art tchèques la possibilité de contempler les œuvres d’artistes internationalement reconnus. Le musée, qui prend la succession de cette galerie, devient ainsi une institution, sous le patronage de l’ancien président de la République Vaclav Havel. Dajda Altenburg-Kohl explique quels sont les objectifs de ce nouvel espace :

« Notre nouveau musée est un musée d’art contemporain. Nous le lions avec la galerie Montanelli qui existe depuis 6 ans. Nous voulons fonder dans cette zone commerciale de la rue Nerudova un musée qui lui redonne une âme. Nous voulons un peu changer le visage de la rue Nerudova. Nous présenterons trois à quatre expositions par an, avec des artistes locaux ou étrangers, des expositions monographiques, collectives ou thématiques. »

Le musée a été inauguré avec une exposition intitulée Opening où été représentées 21 artistes, uniquement féminines, venues des quatre coins du monde. La Française Marie-Ange Guilleminot faisait partie des artistes exposées, et présente à Prague pour l’ouverture du musée.

« La rencontre s’est faite à travers le travail, l’œuvre de vidéo qui est présenté et qui est également présenté à Paris au centre George Pompidou dans une exposition qui s’appelle Elle et qui réunit des œuvres de femmes. »

Vous avez plusieurs œuvres exposées ici à Prague. Pouvez-vous un peu les décrire ou les raconter ?

« L’œuvre présentée au MuMo est d’abord une vidéo, et une sculpture qui s’appelle ‘mes poupées’. C’est une œuvre que j’ai réalisé en 1993, une de mes premières sculptures. Ce sont des objets informes. L’objet véritablement est offert au contact. Pour moi c’est avant tout l’idée du soin – to care – et la vidéo montre un ensemble de ces objets que j’ai manipulés, qui sont des objets mous, caressés, massés, et ils évoquent des univers très différents, en relation avec nos sens et en premier lieu celui du toucher. Donc le film tente de restituer une certaine intimité. »

Savez-vous pourquoi il y avait uniquement des œuvres de femmes présentées dans cette exposition d’ouverture ?

« Il me semble que le choix s’est fait un petit peu en rapport à cette collection, qui est beaucoup une collection d’œuvres de femmes. Je pense que les choix, sans que ce soit une question de sexe à tout prix, l’affinité ou les rencontres ou les œuvres que collectionne Dajda Altenburg-Kohl sont plus des œuvres de femmes. Je sais qu’il y a une sorte d’intérêt aujourd’hui à vouloir mettre l’éclairage sur un travail de femmes pour peut-être essayer de poser la question de ce qui ferait un travail plus féminin s’il existe, et aussi pour donner la parole aux femmes, ce qui est pas mal. »

Le musée MuMo occupe le numéro 13 de la rue Nerudova.