A quelques minutes de la place Venceslas, dans un immeuble datant de 1905, un nouvel établissement culturel pragois vient d’ouvrir. A la fois salle de concert, espace d’exposition et café, Mono Fono a pour projet d’accueillir entre ses murs toutes les formes contemporaines d’expression artistiques. Inspiré par la Knitting Factory, située à New York, l’établissement a été fondé par deux Français, Franck Gampio-Killy et Anthony Jouet, respectivement programmateur d’artistes et créateur de la société Fource Entertainment. Installé à Prague depuis 2008, le porteur du projet, Franck Gampio-Killy, s’est entretenu avec Radio Prague.
Franck Gampio-Killy, photo: LinkedIn de Franck Gampio-Killy
« Le projet est né d’une étincelle. Je disais tout simplement à
Anthony un soir que ce serait bien de faire le Mono Fono, un centre
multiculturel. Anthony avait une problématique à l’époque : en dépit
de sa force, parce que sa compagnie est très forte sur le marché, il
avait toujours des difficultés à négocier des dates avec le Lucerna ou
le Roxy. Anthony se disait qu’il serait bien d’avoir une salle où il
aurait la liberté d’évoluer comme il le souhaite. Je lui ai parlé de
mon idée, et il m’a dit que son sponsor cherchait à financer des
projets. Nous avons fait une présentation de ce projet sans même avoir de
lieu. Finalement, le marketing manager nous a dit : ‘C’est génial, on
vous suit’. »
Franck Gampio-Killy envisage de faire de Mono Fono un espace d’échange autour des pratiques culturelles contemporaines. Leur programmation se veut hétérogène et accessible à tous, avec l’organisation d’ateliers promouvant une multiplicité de pratiques artistiques, du cinéma à la musique en passant par la mode et la photographie. Franck Gampio-Killy explique vouloir également faire de Mono Fono un espace de réflexion, avec l’organisation de conférences, notamment sur les problématiques environnementales contemporaines. L’espace a d’ailleurs été conçu dans l’optique de réduire au maximum sa consommation d’énergie, par exemple avec la mise en place de toilettes sans eau. Franck Gampio-Killy :
« L’idée de Mono Fono, au-delà d’être multiculturel, c’est
d’essayer de sortir d’un genre particulier. Nous ne voulons pas que les
gens pensent que nous sommes juste un club électro. Le lieu est ouvert à
tout type de personnes. »
Ouvert le 9 décembre dernier, Mono Fono a déjà organisé plusieurs concerts de musique électro, justement, depuis son ouverture. Prochainement, l’espace compte diversifier sa programmation en accueillant la projection du film iranien « A girl walks home alone at night », présenté au Festival de Sundance en 2014, ainsi qu’un café photo destiné à rassembler photographes amateurs et professionnels autour de leur passion.
« L’idée du café photo est assez simple : aujourd’hui, beaucoup de
gens font de la photo. Ils ont de très bons appareils, voire des appareils
professionnels, mais personne ne voit leurs photos, sauf leurs amis ou
alors elles sont affichées sur Instagram. Quand on a créé le premier
café photo il y a huit ans dans mon appartement, on se mettait en groupe,
chaque personne arrivait avec une dizaine de ses meilleures photos, ou une
histoire, et on les diffusait via un projecteur, puis on avait une
discussion. L’idée à terme est d’organiser le café photo avec un
photographe professionnel qui viendrait diffuser ses photos, avec des
personnes non professionnelles. A la fin, il y aurait une discussion ou un
débat sur les photos elles-mêmes. »
Avec ce projet, Franck Gampio-Killy espère contribuer à l’enrichissement de la vie culturelle pragoise et s’inscrire dans la lignée d’autres établissements européens dédiés à l’expérimentation artistique et à son partage, comme la Gaîté lyrique à Paris :
« On est convaincus qu’avoir un lieu multiculturel en plein centre, c’est l’évolution logique d’une ville comme Prague, une ville européenne axée sur l’avenir. »
Le milliardaire Daniel Křetínský en négociations avec Lagardère pour le rachat de magazines dont Elle et Télé 7 Jours
Le meilleur de Miloš Forman, un géant du cinéma mondial
Découverte d’images d’archives inédites du plus célèbre procès stalinien en Tchécoslovaquie
Un médicament tchéco-américain pourrait révolutionner le traitement du cancer
Lagardère réduit son empire médiatique, Křetínský renforce le sien