Mission difficile pour Jan Fischer à Bruxelles

Jan Fischer et José Manuel Barroso, photo: www.eu2009.cz

Dernière ligne droite pour la présidence tchèque avec le sommet européen de jeudi et vendredi. Un sommet important qui sera dirigé par le premier ministre tchèque Jan Fischer, président en exercice de l’Union européenne. Une mission difficile, surtout qu’à quelques heures du début de ce sommet le chef de l’Etat Václav Klaus est venu lui compliquer la tâche.

Ce mercredi matin à Prague, le gouvernement s’est réuni pour définir le mandat du premier ministre au cours du dernier sommet du Conseil présidé par la République tchèque avant le passage de relais à la Suède.

Principal problème à régler pour Jan Fischer et les représentants des 26 autres Etats membres : les garanties accordées à l’Irlande pour permettre la ratification du traité de Lisbonne par ce pays qui l’a déjà rejeté une fois par référendum. Jan Fischer :

José Manuel Barroso et Václav Klaus au sommet UE-Pakistan à Bruxelles,  photo: CTK
« Le mandat dont je dispose consiste à faire tout ce qui est dans le pouvoir de la présidence tchèque pour que le texte des garanties ne soit pas un ‘protocole’ au traité de Lisbonne afin que cela n’ouvre pas la voie à un nouveau processus de ratification. »

Rappelons que les garanties portent sur la non remise en cause de la neutralité militaire de l'Irlande, de son autonomie fiscale ou de l'interdiction de l'avortement, et sur le maintien d'un commissaire européen par pays. Le but pour Jan Fischer est donc de faire en sorte que ces garanties irlandaises soient consignées dans une ‘décision’ du Conseil et non pas dans un ‘protocole’ pour ne pas rouvrir le débat sur le traité de Lisbonne dans d’autres pays.

Seulement voilà, au château de Prague, la pilule ne passe pas et le président Václav Klaus, l’un des plus farouches opposants au traité de Lisbonne, « ne peut accepter une telle démarche ». C’est en tout cas ce qu’il a indiqué mercredi dans une lettre adressée au premier ministre et publiée sur son site internet. Selon le chef de l’Etat, le texte discuté au sommet est un traité international, « et en tant que tel il doit être soumis à l’accord du Parlement ».

Jan Fischer est donc accusé par Václav Klaus de ne pas agir en conformité avec la constitution du pays. Inutile de dire que le nouveau chef du gouvernement, pour son premier et dernier Conseil en tant que président, aurait pu espérer de meilleures conditions.