Mise en garde du contre-espionnage tchèque

Le service du contre-espionnage civil (BIS) vient de publier son rapport annuel. Dans celui-ci, il met en garde contre les diverses mafia russes, mais aussi d'autres organisations du crime organisé.

Le service du contre-espionnage civil tchèque (BIS) a publié son rapport pour l'année 2002, la semaine dernière. Il est disponible sur le Web. Ce rapport attire surtout l'attention sur la coopération des structures du crime organisé russe et ukrainien, en Tchéquie. Le document met en garde contre le fait que le crime organisé étranger continue son infiltration dans les stuctures officielles tchèques. Quelles sont donc les organisations criminelles les plus présentes dans le pays ?

BIS affirme que la situation dans le monde du crime organisé, en Tchéquie, est toujours contrôlée par le milieu russe et ukrainien. Certaines activités sont sous le contrôle d'organisations tchétchènes ou du Dagestan. Les différents groupes, qui étaient des adversaires, dans un récent passé, tentent maintenant de s'unir pour former des organisations plus puissantes et donc plus influentes. L'une des organisations criminelles les plus puissantes en Russie, Solntsevskaïa, est omniprésente en Tchéquie, ses membres oeuvrant sous le couvert d'activités commerciales. D'après le contre-espionnage tchèque, c'est une organisation qui a réussi à se créer une forte position en Russie, en infiltrant les milieux officiels, et qui tentera d'atteindre les mêmes objectifs aussi bien en Tchéquie que dans les pays de l'Union européenne. Le crime organisé d'Ukraine n'est pas en reste. Il contrôle, surtout, le marché du travail au noir des Ukrainiens, ausi bien du côté des employés que des employeurs. Le racket de ceux-ci représente la principale source de ses moyens financiers.

Le rapport du contre-espionnage tchèque met aussi en garde contre la coopération du crime organisé avec les milieux terroristes. La criminalité financière et le blanchiment de l'argent sale servent, souvent, à financer le terrorisme international. A noter un côté positif, dans le rapport du contre-espionnage : la Tchéquie n'est plus une sphère d'intérêt pour les migrants du Moyen-Orient. Pour eux, elle n'est plus un pays d'accueil ni un pays de transit. La raison ? Le succès des opérations policières contre les organisations criminelles internationales des passeurs afghans et arméniens, en 2001 et 2002. Ces passeurs préfèrent, aujourd'hui, transiter par la Hongrie et l'Autriche. Le rapport du service du contre-espionnage attire aussi l'attention sur l'établissement d'organisations criminelles asiatiques en Tchéquie. Il s'agit de certains membres des communautés chinoise et vietnamienne, s'occupant surtout du racket, du chantage, de la migration illégale, de la fraude douanière ou fiscale. A noter encore, mais en moindre importance, le crime organisé albanais, arabe et des citoyens de l'ancienne Yougoslavie.

Rappelons que le service du contre-espionnage civil tchèque publie son rapport annuel sur le Web depuis 1996, mais toujours avec quelques mois de retard.