« Merci, on s’en va » version slovaque

Photo: CTK

Une trentaine de médecins militaires de Prague et de Hradec Králové sont arrivés en Slovaquie, samedi. Envoyés par le gouvernement, suite à une demande du Premier ministre slovaque Iveta Radičová, ils remplacent, dans les hôpitaux de Bratislava et trois autres villes du pays, les médecins slovaques démissionnaires.

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En effet, suivant l’exemple de leurs collègues tchèques qui avaient été près de 4 000 à vouloir quitter les hôpitaux publics au 1er mars 2011, dans le cadre de la campagne « Merci, on s’en va », les médecins slovaques se battent, eux-aussi, pour des salaires plus élevés et de meilleures conditions de travail. Mais alors qu’en République tchèque, les syndicats s’étaient mis d’accord à la dernière minute avec le ministre de la Santé sur une augmentation salariale, en Slovaquie, 1 200 des 7 000 médecins hospitaliers ont effectivement démissionné le 1er décembre. Le gouvernement slovaque a par conséquent décrété l’état d’urgence, le départ massif des médecins ayant paralysé les hôpitaux un peu partout dans le pays.

Après que les ministres de la Santé des deux pays et le chef du gouvernement slovaque ont défini, à Bratislava, les modalités de l’aide tchèque, financée par les deux parties, les médecins tchèques, des anesthésistes, chirurgiens et d’autres spécialistes encore, sont arrivés, samedi, en bus, en Slovaquie, pour entamer immédiatement des services de nuit dans les hôpitaux de Bratislava, Nitra, Žilina et Ružomberok. Le hasard a voulu que quelques heures seulement avant leur arrivée, les négociations des syndicats médicaux avec le gouvernement slovaque aboutissent à un compromis : les salaires des médecins devraient augmenter d’environ 300 euros, pour s’élever à environ 950 euros pour un jeune médecin et à quelque 1 755 euros pour un médecin expérimenté. Malgré cela, le gouvernement slovaque n’a pas renoncé à l’aide tchèque. On écoute le ministre slovaque de la Santé Ivan Uhliarik :

« Nous n’avons pas voulu prendre de risques. Notre objectif est que les soins soient assurés. »

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Les 29 médecins militaires tchèques ont donc bel et bien commencé leur mission en Slovaquie, une mission qui devrait se poursuivre jusqu’à ce que les médecins démissionnaires signent de nouveaux contrats. Par ailleurs, aucun médecin civil tchèque n’a répondu à l’appel lancé par le gouvernement slovaque. Le chef de l’Etat-major tchèque Vlastimil Picek explique :

« Il s’agit d’un exercice militaire sur le territoire étranger. Les médecins militaires travaillent selon d’autres règles que les médecins civils. »

A noter que l’envoi du personnel médical tchèque en Slovaquie a soulevé une critique dans les deux pays, notamment de l’opposition sociale-démocrate à Prague et des syndicats médicaux à Bratislava.