Mauvaise récolte pour les agriculteurs

La moisson bat son plein et les prévisions pessimistes des agriculteurs s'accomplissent : la récolte est l'une des plus mauvaises des dernières années. Qu'est-ce que cela signifiera pour les producteurs et les consommateurs ?

Selon la Chambre d'Agriculture de République tchèque, la récolte est de 15% inférieure à celle de l'année précédente, atteignant moins de 6 millions de tonnes. La moitié seulement du blé récolté est de qualité standard. D'abord la grande chaleur et la sécheresse au mois de juillet, ensuite de fortes pluies qui se sont abattues sur l'ensemble du pays au moment où 30% seulement du blé était récolté, ont déprécié la récolte, dit le président de la Chambre d'Agriculture Jan Veleba qui avertit que la situation pourrait devenir critique :

« La mauvaise récolte entraînera une pénurie de blé qui sert à la fabrication du pain, une pénurie d'orge, matière de fabrication du malt et donc, de la bière. Le problème se posera avec les semences et il y aura encore un problème que nous n'avons jamais rencontré jusqu'à présent, celui du blé fourrager qui est d'une très mauvaise qualité. »

Les revenus des agriculteurs sur la moisson 2006 baisseront de 4 milliards de couronnes. Les pertes des producteurs spécialisés dans le blé à pain et l'orge brassicole dépasseront 50%. Beaucoup dépendra de l'aide de l'Etat aux agriculteurs. Les négociations sur les compensations ont déjà été entamées cette semaine. Il a été convenu d'attendre jusqu'à la fin de la moisson après qu'on connaîtra l'étendue définitive des dégâts à compenser.

Et l'impact sur le consommateur ? Les importations de blé augmenteront le prix de la farine, dit Pavel Filip de l'Union des moulins industriels de République tchèque :

« Cette augmentation est évaluée à 10%, dans un premier temps et jusqu'à 20% par rapport au prix actuel. Le prix élevé du blé fourrager va faire augmenter le prix de la viande. La pénurie de malt risque de se refléter sur le prix de la bière. La quantité de blé de bonne qualité sera insuffisante. Cette pénurie devra être compensée par des importations. D'autant qu'une partie du blé sera exportée et la demande dépassera l'offre. »

Selon Jan Veleba, certains agriculteurs, outre l'aide de l'Etat, demandent l'aide des assurances. Le système actuel ne leur permet pas de s'assurer contre les phénomènes naturels tels que les pluies de cet été. La Chambre d'Agriculture est en train de préparer un projet en ce sens pour l'année prochaine qui, selon son président, sera inspiré du système d'assurance agricole français.