L'opposition nie à Spidla le droit de négocier la Constitution européenne

Le parti civique démocrate (ODS), photo: CTK

Dans une lettre ouverte adressée aux gouvernements des vingt quatre autres membres de l'UE, le président de la principale formation de l'opposition (ODS), Mirek Topolanek, estime que le Premier ministre n'est pas en position de négocier en fin de semaine à Bruxelles sur la future Constitution européenne, après la débâcle électorale de la social-démocratie le week-end dernier.

Le parti civique démocrate  (ODS),  photo: CTK
Le parti civique démocrate (ODS) ne fait pas dans la demi-mesure. Alors que la majorité des gouvernements en place dans les pays de l'Union européenne ont essuyé des échecs électoraux lors des scrutins de la fin de semaine dernière, le président de l'ODS, Mirek Topolanek, a tout de même décidé de prendre sa plume pour écrire à l'ensemble des ambassadeurs des pays de l'UE à Prague. Selon lui, "le cabinet Spidla n'a plus de mandat pour négocier à l'échelle européenne, surtout sur un sujet aussi sérieux que la nouvelle Constitution, qui doit être débattue lors du prochain sommet à Bruxelles". Fort de près du tiers des voix recueillies aux élections et des 9 sièges obtenus sur les 24 réservés aux eurodéputés tchèques, le parti civique démocrate réclame le droit d'avoir son mot à dire. "Il ne s'agit que d'expliquer notre position à nos partenaires européens", a affirmé Jan Zahradil, tête de liste ODS pour le Parlement européen, en ajoutant que "là où il y a un bon ministre des Affaires étrangères, des consensus sont recherchés et ce genre de situations ne se produisent pas".

L'ODS, parti conservateur fondé par l'actuel Président de la République Vaclav Klaus, considéré comme eurosceptique, est opposé au nouveau projet de Constitution, et notamment à toute modification du mécanisme des droits de vote dans l'UE.

Pour le chef de la diplomatie, Cyril Svoboda, les méthodes de l'ODS ne sont que des "gesticulations non argumentées sans qu'aucune alternative ne soit proposée".

Aux yeux du politologue Ivo Slofarcik, de l'Institut politique européen, il s'agit surtout de méthodes très inhabituelles qui soulignent les carences du pays en matière de communication entre le Parlement et le gouvernement.