L’interdiction du système informatique freine le versement des aides sociales

Photo: Archives de NICM

Le système informatique de versement des prestations sociales s’est écroulé à la fin de l’année 2013 suite à l’interdiction par le Bureau de la protection de la concurrence (ÚOHS) de se servir du dispositif électronique de la société Fujitsu, mis en place en 2011. La décision du Bureau du 18 décembre dernier a eu pour conséquence des complications considérables dans le versement des aides sociales, dans la mesure où le ministère de Travail et des Affaires sociales a été tout simplement interdit d’utiliser le système informatique en question.

Photo: Archives de NICM
C’est dans la seconde moitié de l’année 2011, que le ministre du Travail de l’époque, Jaromír Drábek, ainsi que son adjoint, Vladimír Šiška, ont négocié un contrat avec la société Fujitsu Technology Solutions, en lui confiant la gestion du système informatique de versement des prestations sociales. Or, ce contrat avait été conclu sans appel d’offres, et c’est pourquoi le Bureau de la protection de la concurrence (ÚOHS) a décidé avant les fêtes de Noël de l’année 2013 d’interdire tout simplement l’utilisation de ce système, suite à de nombreuses plaintes. Toutefois, si la société Fujitsu a déconnecté le système qu’elle gérait depuis deux ans, elle n’a pas encore transmis au Ministère du Travail les données nécessaires. A l’heure actuelle, les personnes qui seront directement touchées par cette situation sont les bénéficiaires des prestations sociales, lesquelles seront très probablement versées avec du retard. Ce qui pourrait avoir des impacts non négligeables sur la vie des bénéficiaires. Suite à cette situation contraignante, la porte-parole du Bureau central de Travail, Kateřina Beránková, a déclaré ce jeudi :

Photo: MPSV
« Je peux confirmer que le système, qui était mis en place jusqu’à la fin de l’année dernière, ne fonctionne plus à l’heure actuelle. Néanmoins, le Bureau de Travail fait tout son possible, afin d’assurer aux clients le paiement des prestations dans le délai prévu par la loi. Nous sommes en train de mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires, y compris en coopération avec le Ministère, afin d’assurer le versement effectif des prestations. »

Le retard dans les versements s’avère être un problème crucial pour les bénéficiaires, dont certains risquent de ne pas pouvoir payer leur loyer à temps. Pour le Bureau central du Travail, ce qui apparait primordial à l’heure actuelle, c’est bien le respect des délais de versement prévus par la loi. Kateřina Beránková poursuit :

« Il peut arriver que les personnes n’obtiendront pas leurs allocations dans les délais, où ils sont habitués à les recevoir. Mais cela est dû au fait que le Bureau les envoie dans la plupart des cas dans des délais plus courts par rapport aux délais prévus par la loi. Nous allons vraiment essayer de respecter ce délai légal, et dans l’avenir nous sommes prêts à travailler avec le système, qui sera contracté par le Ministère du Travail et des Affaires sociales ».

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Afin de trouver une solution pour régler cette situation désagréable, le ministère du Travail a décidé de s’adresser à son ancien fournisseur, la société OKsystem, qui gérait le système informatique de versement des allocations avant la société Fujitsu, donc avant l’année 2011. Néanmoins, ce passage d’un système à l’autre, qui a été annoncé du jour au lendemain aux employés des Bureaux de Travail s’avère ardu et pénible. Non seulement toutes les données enregistrées des deux dernières années sont absentes de l’ancien système informatique, mais leur retranscription n’aura pas lieu si vite. Si certains employés avaient travaillé par le passé avec l’ancien système informatique de la société OKsystem, ils s’y retrouvent rapidement. En revanche, les autres qui ne le connaissaient pas, n’ont pas encore eu le temps nécessaire pour se familiariser avec ce système du jour de lendemain. Pour l’instant, certains employés sont retournés à l’ancienne méthode de travail, quelque peu archaïque mais fiable : celle du papier et du crayon. Ainsi, les nouvelles demandes de prestations seront provisoirement annotées à la main. La porte-parole du Bureau central du Travail, Kateřina Beránková, précise néanmoins que si le délai légal d’un mois se rapporte au versement de toutes les prestations, des difficultés sont apparues seulement dans le cas des aides régies par le système Fujitsu :

« Il est important de dire que ces complications liées au versement ne concernent pas toutes les prestations. Elles concernent les prestations qui ont trait à la pauvreté matérielle et au chômage. Dans le cas des prestations d’aide sociale, comme par exemple des allocations parentales, des allocations destinées aux enfants ou des primes à la naissance, alors rien ne change dans ces domaines. Le traitement et le paiement de ces prestations a lieu dans le système initial de façon continue, alors aucune modification n’interviendra dans ces domaines. »

D’ici le début de la semaine prochaine, les Bureaux de Travail devraient obtenir les données datant des deux derniers mois de l’année 2013. Toutefois, certains Bureaux de travail vont limiter les heures d’ouverture, et ce notamment en raison du travail minutieux de retranscription et de vérification que leurs employés devront désormais fournir. Il est plus que certain, que cette affaire donnera une suite judiciaire entre la société Fujitsu et l’Etat tchèque.