L’Etat pourrait aider l’industrie verrière en difficulté

Crystalex, photo: CTK

Après avoir déclaré plusieurs fois que l’Etat n’apporterait pas son soutien financier au groupe Bohemia Crystalex Trading en faillite, le ministre des Finances, Miroslav Kalousek, a changé d’avis et se déclare prêt désormais à aider l’industrie du verre tchèque, mais à certaines conditions.

Crystalex,  photo: CTK
Bohemia Crystalex Trading est, ou on devrait peut-être plutôt dire « était », le plus gros producteur de verre utilitaire en Tchéquie. En effet, la plupart des verreries qui en font partie ont été déclarées en incapacité de paiement et ont été obligées d’éteindre leurs fours et d’arrêter la production. Dans les 4 000 employés de ces entreprises se sont retrouvés au chômage. D’après le président de l’Union des employés de l’industrie du verre, de la céramique, de la bijouterie et de la porcelaine, Vladimír Kubinec, leur situation est très grave, car ces employés ne bénéficient d’aucune allocation chômage. Le gouvernement ne déploie aucune activité en leur faveur, alors que l’Etat, d’après les syndicats, est le propriétaire de presque 50 % des actions du groupe. Le ministre des Finances, Miroslav Kalousek, dément une telle affirmation :

Crystalex,  photo: CTK
« J’affirme catégoriquement, et je peux le prouver par des centaines de documents, que l’Etat n’est pas le propriétaire de ces sociétés et qu’il n’y réalise aucun droit de propriété. »

Pourtant le leader syndical Vladimír Kubinec affirme le contraire :

« L’Etat possède une partie des biens du groupe Crystalex par l’intermédiaire du fonds Triton. Il existe nombre de documents gouvernementaux qui le prouvent clairement. Formellement, ce fonds est le propriétaire des actions, mais il existe des accords et un contrat selon lequel ces actions devaient devenir la propriété de l’Etat en 2010. Cette date a été reportée à 2016 par une modification de ce contrat. »

Crystalex,  photo: CTK
Quoi qu’il en soit, l’Etat a décidé de venir en aide au groupe Bohemia Crystalex Trading, mais à deux conditions : la société qui demandera une aide financière devra élaborer un plan de restructuration et de vente des entreprises capables de survivre. Ensuite, cette société devra présenter des preuves qu’elle ne risque plus d’augmenter ses pertes. Le ministre des Finances, Miroslav Kalousek, a insisté sur le fait qu’il n’était pas question de discuter sur ces conditions. De leur côté, les syndicats demandent encore la révision de la loi sur l’insolvabilité qui discrimine les employés d’une entreprise en incapacité de paiement, car ils ne sont pas payés pour le travail déjà effectué. Cette loi est contraire à celle sur la protection des employés. Les syndicats sont aussi prêts à organiser des manifestations contre la menace qui pèse sur 90 % de l’industrie du verre tchèque, et cela pendant la présidence tchèque de l’Union européenne.