Les universités tchèques face à la concurrence internationale

Photo illustrative: ZČU

La période des inscriptions dans la majorité des universités et écoles supérieures tchèques touche peu à peu à sa fin. Les établissements continuent néanmoins de rivaliser pour attirer le plus grand nombre possible de candidats.

Photo illustrative: ZČU
Il existe actuellement en République tchèque une trentaine d’universités publiques et quelque quarante autres établissements d’enseignement supérieur privés. Attirer de nouveaux étudiants est donc une tâche particulièrement difficile, d’autant plus au regard de la concurrence internationale. Si par exemple l’Université Charles de Prague, fondée en 1348, profite de sa longue et prestigieuse histoire, les autres écoles s’efforcent de séduire les candidats en leur proposant des équipements modernes, des stages à l’étranger ou encore une meilleure coopération avec le monde professionnel. C’est ainsi que sont créées de nouvelles formations, comme le master « Industrie 4.0 », un cursus proposé par l’Université technique de Prague (ČVUT) qui correspond au concept éponyme dont l’objectif est la mise en place d’usines « intelligentes ».

Les critères sur la base desquels les jeunes choisissent leurs futures études varient toutefois. Radio Prague a effectué un micro-trottoir parmi les élèves du Lycée français de Prague. Si certains indiquent que leur décision est motivée par des raisons familiales, d’autres s’intéressent davantage aux cursus proposés :

« Je m’appelle Clara Calvo-Sotelo, j’ai dix-huit ans et suis en terminale scientifique. Je n’ai rien contre les systèmes scolaires français ou tchèque, mais j’ai choisi de faire mes études en Espagne. Je suis espagnole, ma famille vit là-bas, et ce pays me permet de suivre un cursus international qui mélange plusieurs langues. J’ai consulté l’offre des universités tchèques, mais aucune ne proposait l’option de langue anglaise que je recherchais. C’était soit en allemand, soit en tchèque, ou dans d’autres langues que je ne maîtrise pas assez pour suivre ces cursus. »

« Je m’appelle Elisa Ferrer, j’ai seize ans, suis en terminale scientifique et je compte étudier la médecine à Nancy. J’aimerais aller en France car je suis française et je souhaite renouer avec mes origines les plus profondes. »

« Je m’appelle Elonva Adamovitch. Je suis née à Prague mais suis tchéco-américaine. Je suis en terminale économique et sociale. Je ne suis pas encore sûre mais je pense envoyer ma candidature à l’Université Charles ou à l’Université de New-York à Prague. J’ai décidé de rester en République tchèque car je ne veux pas déménager, j’ai mon confort ici. »

L'Université Palacký d'Olomouc,  photo: Michal Maňas,  CC BY-SA 2.5
« Je m’appelle Prokop, j’ai dix-sept ans, et suis tchèque, en terminale scientifique. J’aurais aimé suivre des études d’aéronautique en France, mais je n’en ai malheureusement pas trouvées, j’ai donc déposé ma candidature à la ČVUT de Prague qui dispose d’une bonne filière d’aéronautique. Et je vais postuler à des licences en physique appliquée en France. »

Outre le nombre croissant d’étudiants qui souhaitent poursuivre leurs études à l’étranger, les universités tchèques doivent faire face à la décroissance démographique. Alors que 339 000 étudiants fréquentaient encore les universités publiques tchèques en 2010, ils n’étaient plus que 292 000 en 2015. Afin de compenser cette baisse, les établissements s’adressent de plus en plus souvent à des candidats étrangers et leur proposent différents cursus en anglais, ainsi que la possibilité pour tous, quelle que soit leur nationalité, d’étudier en tchèque gratuitement. Les universités mettent en oeuvre également de nouveaux moyens pour se faire connaître. L’Université Palacký d’Olomouc (Moravie) a ainsi lancé une campagne d’affichage en Pologne voisine. Grâce à ces efforts, le nombre d’étudiants étrangers qui fréquentaient des universités publiques tchèques a doublé entre 2005 et 2015, et s’établit actuellement à 36 000 personnes.

Pour augmenter leur prestige, les universités s’efforcent aussi d’attirer plus d’étudiants Erasmus. Leur nombre croît rapidement ces dernières années, notamment à Prague. Certes, ces étudiants viennent le plus souvent dans la capitale tchèque pour en découvrir les nombreux charmes et attraits, mais pas seulement… C’est du moins ce que prétend Tasnim, étudiante en psychologie à l’Université de Montréal qui profite actuellement des accords d’échanges convenus avec l’Université Charles de Prague :

Photo illustrative: Radek Duchoň,  ČRo
« Ce que peut m’apporter cet échange, c’est l’étude de la psychanalyse, qui est une approche peu appréciée en Amérique du Nord. En ce moment, l’université organise une semaine d’orientation, donc il y a plein d’activités. J’ai effectué une visite guidée il y a quatre jours de cela, et ce soir il y a déjà un évènement dans un pub. J’ai pris le temps de visiter la ville qui est vraiment belle, très riche en culture et en histoire. »

Selon différentes études et enquêtes, l’Université Charles de Prague, l’Université Masaryk de Brno, l’Ecole supérieure d’économie de Prague et l’Université vétérinaire et pharmaceutique de Brno sont les universités tchèques les plus populaires auprès des étudiants locaux et internationaux. Côté formations techniques, les Universités techniques de Prague et de Brno (ČVUT et VUT) et l’Ecole supérieure de chimie et de technologie à Prague (VŠCHT) sont les plus prisées.