Les trois partis de la coalition ont trouvé un accord pour la formation d'un nouveau gouvernement

Pavel Nemec, Miroslav Kalousek et Stanislav Gross, photo: CTK
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Après huit heures d'âpres négociations dans la nuit de mercredi à jeudi, les trois partis de la coalition gouvernementale sont parvenus à trouver un terrain d'entente pour former un nouveau cabinet. Celui-ci est appelé à rester en place et apporter un peu de stabilité au pays jusqu'aux prochaines élections législatives en juin 2006. La crise politique riche en rebondissements qui durait depuis près de trois mois semble donc enfin toucher à sa fin. Pour Stanislav Gross, plus jeune Premier ministre d'un pays de l'Union européenne, l'heure est venue de passer le flambeau, huit mois à peine après son entrée en fonction.

Pavel Nemec,  Miroslav Kalousek et Stanislav Gross,  photo: CTK
Sociaux-démocrates, chrétiens-démocrates et unionistes-libéraux, les trois formations qui constituent la coalition de centre-gauche depuis juin 2002 et qui disposent d'une faible majorité (101 sièges sur 200) à la Chambre des députés, se sont finalement entendus pour s'associer de nouveau. Sept des dix-huit ministres d'un gouvernement déjà remanié l'été dernier sont appelés à laisser leur place, dont Stanislav Gross. A ce petit jeu de chaises musicales, c'est Jan Kohout, actuel ambassadeur de la République tchèque auprès de l'UE, qui devrait être désigné pour diriger un nouveau cabinet qualifié de pro-européen.

Sur le fond, cette nouvelle alliance entre trois partis déchirés entre eux depuis les révélations parues dans la presse, en janvier, sur les finances privées douteuses du Premier ministre, donne l'assurance au pays de ne voir naître aucune collaboration avec le parti communiste. Rappelons qu'il y a deux semaines de cela, le gouvernement, privé du soutien des chrétiens-démocrates, avait survécu au vote d'une motion de censure à la Chambre des députés uniquement grâce à l'abstention des représentants communistes. Par la suite, même si elle ne fut jamais prononcée à voix haute, l'idée d'un cabinet minoritaire appuyé tacitement par les communistes avait un temps été envisagée par les sociaux-démocrates.

Stanislav Gross et Jan Kohout,  photo: CTK
Pour le président du Parti chrétien-démocrate, Miroslav Kalousek, qui avait fait de la démission de Stanislav Gross une affaire de principe, l'accord trouvé est donc dans l'ensemble satisfaisant. « Les principaux points du compromis que nous avons conclu nous donnent non seulement l'espoir mais aussi l'assurance qu'il s'agira d'un cabinet travaillant de manière efficace jusqu'à la fin de son mandat électoral », s'est-il toutefois contenté de déclarer. Le leader des unionistes, Pavel Nemec, n'a pas été plus prolifique dans ses propos. « Dans la situation actuelle, nous considérons ce compromis comme la meilleure solution possible. Je tiens à préciser que les négociations qui ont précédé, même si elles ont été très longues, ont été menées de façon tout à fait constructive et correcte de la part de chacun des partenaires présents », a-t-il consenti à lâcher, en s'efforçant de retenir l'aspect positif des choses.

Selon les derniers bruits de couloir, chrétiens-démocrates et unionistes, les deux partis minoritaires au sein de la coalition, devraient obtenir chacun trois portefeuilles ministériels, tandis que les sociaux-démocrates occuperaient, eux, onze sièges.