Les secrets de la Vénus de Věstonice peut-être bientôt dévoilés

La Vénus de Věstonice, photo: Petr Novák, Wikipedie

La Vénus de Věstonice est la plus ancienne céramique connue au monde. Datant de 25 000 à 29 000 ans, cette petite statuette paléolithique, qui tient dans la paume d’une main, a été transférée mercredi sous haute surveillance policière du dépositaire du Musée de Brno au laboratoire d’un centre de recherche, pour y subir de nouvelles analyses devant déterminer avec encore plus de précisions son origine et sa structure interne.

La Vénus de Věstonice,  photo: Filip Jandourek,  ČRo
C’est sous escorte policière que la Vénus de Věstonice, qui ne quitte que très rarement le dépositaire du musée de Brno, a été transférée dans un microtomographe d’un centre de recherche de la ville. Mesurant 11,5 centimètres, c’est l’un des artefacts archéologiques parmi les plus précieux de la République tchèque, représentant une femme avec des yeux bridés et des encoches adipeuses dans le dos. La statuette doit faire l’objet de nouvelles analyses qui pourraient dévoiler les secrets de sa partie interne. Ingénieure système, Zuzana Patáková, a révélé la technique utilisée lors de ces analyses :

« Nous utilisons des rayons X afin de pouvoir éclairer l’échantillon et découvrir sa structure interne. Et pendant ce processus d’éclairage, nous faisons lentement tourner la statuette, pour obtenir des formes 3D. »

Petr Neruda,  photo: Musée de Moravie
Sachant que la Vénus est composée de deux parties, les chercheurs espèrent que ces nouvelles analyses révèleront non seulement avec exactitude le matériau de fabrication de la statuette, sujet de nombreuses controverses entre chercheurs, mais fourniront également quelques indices quant au procédé de fabrication utilisé. Depuis 90 ans, les chercheurs n’ont pu formuler que des hypothèses sur la composition et la réalisation de la Vénus, découverte en 1925 sur le site archéologique de Dolní Věstonice, en Moravie. Le curateur du musée de Brno, Petr Neruda a fait savoir à ce propos :

« Différentes théories sont apparues, comme quoi la Vénus devait avoir été façonnée dans un mélange de graisses, ou faite à base d’os de mammouth, ou aussi à base d’un mélange d’os et de terre. »

Pour l’heure, les technologies modernes ont permis de révéler l’existence de quelques fissures, qui n’étaient pas visibles lors du dernier passage au scanner à rayons X à l’hôpital Sainte-Anne de Brno. Pour le curateur du musée, Petr Neruda, la découverte de ces fissures internes est une information cruciale. Les chercheurs auront ainsi pour tâche d’évaluer l’impact de cet ensemble de fissures sur la statue elle-même. Petr Neruda, qui craignait au départ que ces nouvelles technologies puissent abîmer la Vénus, est désormais impatient de connaître les résultats de l’opération :

Photo: Musée de Moravie
« Nous avons souvent des appréhensions pendant le transfert, car personne ne peut prévoir à l’avance ce qui peut se passer. Mais maintenant que j’ai vu les premières images, j’ai vraiment hâte de voir les résultats définitifs. Il semblerait vraiment que l’on va pouvoir aller de l’avant. On va pouvoir enfin avoir une idée beaucoup plus claire à propos du matériau réel de fabrication de la Vénus de Věstonice. »

Même après le placement de la Vénus dans le microtomographe, les mesures de sécurité sont restées très importantes. Les premiers résultats des analyses devraient être connus dans les jours à venir. Néanmoins, une chose est sûre : d’après les experts, l’auteur de la statuette ainsi que la raison pour laquelle cette Vénus a été créée ne seront jamais connus.