Les revers de la lutte contre la contrefaçon

Photo: Celni správa

Vendre de la contrefaçon en Tchéquie devient de plus en plus difficile. En effet, les contrôles sont plus fréquents et plus rigoureux. Ce sont surtout les Asiatiques qui détiennent ce marché, et face aux descentes de la police qui leur portent un fort préjudice financier, une petite partie de cette communauté a réagi et a trouvé un autre moyen de subsistance plus lucratif.

La dernière grande opération menée par la police et de la douane tchèques a eu lieu à la fin de la semaine dernière. Pendant trois jours, les services de l’Inspection commerciale tchèque accompagnés des forces de police ont alors contrôlé les marchés plus ou moins légaux de la région de Znojmo, en Moravie du Sud. Les inspecteurs ont saisi une grande quantité de contrefaçon d’une valeur de plus de 20 millions de couronnes ( environ 850 000 euros). Cette nouvelle offensive contre ce fléau, qui continue de ternir l’image de la Tchéquie, va se poursuivre, mais l’opération de Znojmo (où se trouve l’un des plus gros marchés de la région) était de très grande envergure, comme le précise le porte-parole de la police d’immigration, Roman Pittner :

« La seule opération d’une telle importance dont je me souvienne a eu lieu il y a quatre ou cinq ans dans la rue Olomoucka, à Brno. Le marché avait été complètement occupé et, avec la coopération de la douane et de la police criminelle, tous les stands avaient été ouverts et inspectés. La totalité de la marchandise avait été saisie. »

Certains gros bonnets de la drogue l’ont vite compris et ont recruté des commerçants asiatiques peu scrupuleux et les ont transformés en cultivateurs de cannabis, suite à leur faillite dans le petit commerce de la contrefaçon. Sur 70 grandes cultures de cannabis découvertes au cours des six derniers mois, 60 appartenaient à des membres de la communauté asiatique vivant en Tchéquie. Les commanditaires vivent à l’étranger, mais fournissent les moyens nécessaires : les finances et les semences. Il ne s’agit pas de champs en plein air, mais de cultures dans des usines désaffectées surtout, et aussi dans de simples pavillons, à la lumière de lampes très puissantes. C’est d’ailleurs grâce à leur forte consommation en électricité que la police découvre le plus souvent les cultures.

D’après Marcel Winter, président de l’Association tchéco-vietnamienne, ces activités, qui rassemblent environ 150 Vietnamiens sur les 60 000 vivant en Tchéquie, nuisent considérablement à l’image de toute la communauté. Celle-ci a d’ailleurs lancé un programme d’information sur Internet, en coopération avec l’ambassade vietnamienne à Prague. Elle participera aussi à la lutte contre le trafic de drogue par les ressortissants vietnamiens, même en servant d’indicateur à la police tchèque.