Les Pragois souffrent du bruit

Wenceslas Square
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La circulation automobile, les tramways, la musique tapageuse: Telles sont les principales sources du bruit dont se plaignent les Pragois. C'est surtout dans le centre de Prague que l'on trouve les rues les plus bruyantes qu'il vaut mieux éviter.

100 000 voitures s'engagent quotidiennement sur la voie rapide qui traverse le centre de la capitale, et le niveau de bruit enregistré par le service hygiénique de Prague à cet endroit dépasse régulièrement les limites tolérées. Outre le centre-ville, ce sont les quartiers de Zizkov et de Smichov, respectivement situés dans les IIIe et Ve arrondissements de la capitale, qui sont particulièrement touchés. Les habitants des maisons dont les fenêtres donnent sur les artères canalisant le trafic ont beau se plaindre, des mesures efficaces pour leur venir en aide sont rarement prises. "C'est un grave problème, explique Jaroslav Solc, chef du Département stratégique de la municipalité de Prague. Nous cherchons à le résoudre, mais la construction des barrières antibruit ou la déviation du trafic coûtent des milliards de couronnes." Le seul remède, partiel, est l'installation de fenêtres au verre isolant du bruit. Certains cas sont encore aggravés, surtout dans le centre de Prague, par des bars de nuit et des discothèques dont les productions sonores dépassent les limites tolérées. Les interventions de la police, dans ces cas-là, n'ont souvent qu'un effet dérisoire et une contravention de 1000 couronnes, quelque 33 euros, ne fait que sourire les tenanciers de ces boîtes sans éveiller leur respect. Il ne reste plus aux Pragois qu'à s'organiser pour se protéger eux-mêmes. Depuis un an, il existe à Prague une "ligne antibruit" créée par l'opposition au sein du conseil municipal. Sur un appel téléphonique, un volontaire de cette organisation vient mesurer le bruit et si le taux dépasse la limite, on appelle la police. Si cette situation se répète à plusieurs reprises, l'affaire passe à la mairie qui décide des sanctions. En cas extrême, l'affaire peut aboutir à la fermeture de l'établissement concerné. En réalité, dans la majorité des cas, les organes compétents se montrent trop indulgents vis-à-vis des responsables du tapage nocturne et le cercle vicieux des plaintes et des sanctions inefficaces reprend de plus belle.