Les péripéties pour trouver une place pour accoucher

Alors que la République tchèque vit un véritable baby-boom depuis quelques temps, la capacité des hôpitaux pragois se montre insuffisante pour accueillir les futures mamans. Le problème a culminé vendredi dernier, lorsqu’une femme, après avoir appelé une ambulance, est passée par cinq hôpitaux avant de trouver une place pour accoucher. Depuis, le torchon brûle entre la direction des SAMU et les hôpitaux.

Photo illustrative: Archives de Radio Prague
A bout de patience, le directeur du SAMU à Prague, Zdeněk Schwarz, a décidé de publier les enregistrements téléphoniques de la communication du dispatching pour prouver que cinq hôpitaux pragois avaient refusé d’accueillir la femme en début d’accouchement. Les hôpitaux concernés ont démenti, mais les enregistrements sont là pour les contredire. Et le problème n’est pas nouveau, comme le souligne Schwarz :

« Ces derniers mois – et il est intéressant de constater que c’est toujours le vendredi, tous les hôpitaux pragois disent stop aux nouvelles patientes. »

Dans ce cas concret, les péripéties pour trouver un endroit où accoucher ont duré une demi-heure. Finalement la jeune femme a été admise, après demande réitérée, à l’hôpital de Bulovka.

Le ministère de la Santé publique n’a pas pris la défense des services d’urgence. Pour le porte-parole ministériel Tomáš Cirkt, la publication de la communication téléphonique est scandaleuse et il s’agirait là d’une manoeuvre politicienne à la veille du prochain congrès de l’ODS. Rappellerons que le directeur des services d’urgence et sénateur de l’ODS, Zdeněk Schwarz, fait partie des critiques du ministre de la Santé Tomáš Julínek et de ses réformes du système de la santé. Dans sa déclaration aux médias, Tomáš Cikrt a toutefois rappelé que les hôpitaux n’avaient pas le droit de refuser les cas d’urgence, l’accouchement faisant justement partie de ces cas. On l’écoute :

« C’est impardonnable, le comportement des hôpitaux n’a probablement pas été professionnel. Or c’est à leurs managers de vérifier s’il n’y a pas eu de manquements. »

Zdeněk Schwarz refuse une politisation du problème. Selon lui, la pénurie de places dans les hôpitaux pragois dure depuis trois ans déjà, aussi longtemps que le baby-boom. Un chiffre pour l’illustrer : 59 300 enfants sont nés au cours du premier semestre 2008, soit de 3 300 de plus part rapport à la même période de l’année précédente. Les hôpitaux pragois manquent de lits du fait aussi que les femmes qui veulent accoucher à Prague viennent de toutes les municipalités de Bohême centrale. Les hôpitaux et le ministère de la Santé sont restés inactifs vis-à-vis de cette situation, estime Schwarz qui voit une solution dans le transfert d’une partie des moyens du budget de la Bohême centrale vers le budget des hôpitaux pragois.