Les partis politiques et les Décrets Benes

Les fameux Décrets Benes, qui font couler beaucoup d'encre, ces derniers temps, aussi bien en Tchéquie qu'à l'étranger, sont devenus une proie de choix pour les diverses formations politiques tchèques. A la Chambre des députés, elles font même la course à qui sera la première à présenter et faire voter une résolution sur les décrets.

Les fameux Décrets Benes, qui font couler beaucoup d'encre, ces derniers temps, aussi bien en Tchéquie qu'à l'étranger, sont devenus une proie de choix pour les diverses formations politiques tchèques. A la Chambre des députés, elles font même la course à qui sera la première à présenter et faire voter une résolution sur les décrets. Le Premier ministre, Milos Zeman, a déclaré, mercredi : « Deux membres de la Chambre des députés de la République tchèque, qui se nomment Milos Zeman et Vaclav Klaus, ont décidé de faire appel aux groupes parlementaires de leurs partis politiques, leur demandant d'initier, pour la prochaine séance, c'est-à-dire celle d'avril, l'examen de la question qui se nomme la position de la Chambre à l'égard de la problématique des décrets du Président Edvard Benes ». Vaclav Klaus, leader de la plus importante formation de l'opposition de droite, le Parti civique démocrate, pense que la discussion soulevée autour des Décrets Benes est tellement grave, que les députés sont tenus de réagir. Les autres partis représentés à la Chambre revendiquent des initiatives semblables. Le président de la République, Vaclav Havel, reste calme et déclare qu'il considère cette question comme très importante, mais qu'il ne se prononcera pas sur les Décrets Benes sous la pression d'une atmosphère hystérique. Mieux encore, certains députés proposent de décorer le Président Benes pour ses mérites dans la consolidation de l'Etat tchécoslovaque. L'un d'eux propose la plus haute distinction, l'Ordre du Lion blanc... Le Président Benes l'a déjà reçu ? Cela ne fait rien, il en aura deux... à titre posthume, naturellement. Il semble bien que le Président Havel ait raison de qualifier cette situation d'hystérie collective.