Les inondations - la catastrophe en Tchéquie

La Bohême du sud, Strunkovice, photo: CTK

Les habitants de la République tchèque, surtout de la Bohême, vivent un cataclysme depuis vendredi dernier. Le déluge a été suivi d'inondations dont on parle en tant que séculaires. En vérité, elles sont encore plus importantes.

La Bohême du sud,  Strunkovice,  photo: CTK
Le soleil fait son apparition, dans certaines régions de la République tchèque, mais un grand nombre d'entre elles est toujours sous les eaux... de la Vltava, Malse, Berounka, Luznice, Jizera, les noms des rivières qui sont sorties de leurs lits, ces derniers jours. Le seul fleuve tchèque, l'Elbe, alimenté par les eaux en furie de la Vltava, est entré en crue. Le génie des eaux, non content de faire déborder les cours d'eau, se fait menaçant aussi, du fond de deux grands étangs de la Bohême du sud, Rozmberk et Svet, menaçant la ville de Tabor. Ainsi donc, depuis quelques jours, villes et villages de la Bohême étaient sous la pluie, confrontés à la fureur des éléments déchaînés... Cesky Krumlov, une perle de l'architecture, classé site Unesco, Ceske Budejovice, chef-lieu de la Bohême du sud, Plzen, grande ville industrielle de la Bohême de l'ouest, Beroun, Kralupy et bien d'autres localités de Bohême étaient inondées. Cela ne suffisait pas encore, les inondations touchaient aussi la Moravie
La Bohême du sud,  Metly,  photo: CTK
du sud, les eaux de la Dyje menaçant la ville de Znojmo. Pire encore, Prague, la ville aux cents tours, la ville dorée, le musée de l'architecture, vit la plus grande crue de son histoire. Responsable : les fortes précipitations qui ont affligé une bonne partie de l'Europe centrale. Conséquences : des millions d'euros de dégâts en Tchéquie, à l'heure où les crues de la Vltava, l'Elbe est autres cours d'eau se poursuivent. Conséquences : des milliers de personnes en lutte contre la catastrophe, 4000 policiers, 9000 pompiers, 2000 soldats, des milliers de bénévoles. Conséquences : la seconde gare de Prague, la gare Masaryk hors-service, fermée comme des dizaines et des dizaines de kilomètres de routes et de voies ferrées, hors-service comme des dizaines de ponts détruits ou endommagés par le sinistre. Conséquences : plus de 200 000 personnes évacuées, vacances forcées dans certaines
La Bohême du sud,  Vodnany,  photo: CTK
entreprises, manque à gagner dans d'autres, fin de la saison hippique à Prague, fin de la saison touristique dans bon nombre de régions tchèques. Les médias, aussi bien tchèques qu'étrangers, parlent de catastrophe et s'en est bien une. Elle touche tous les domaines de la vie : aussi bien le petit commerçant qui doit fermer sa boutique que la grande usine du pétrole de Kralupy qui connaît des problèmes dans la production des carburants, aussi bien que la compagnie de distribution d'électricité, confronté à une tâche de titan, après la baisse des eaux, avec la remise en service du réseau, aussi bien les agriculteurs avec une récolte dévastée... Face au cataclysme, le nouveau gouvernement tchèque issue des législatives de juin, avec un Premier ministre, Vladimir Spidla, qui se veut imperturbable et, tel un amiral dans la tempête, doit faire face aux flots, comme bien d'autres d'ailleurs. Le gouvernement fait face en débloquant les moyens disponibles, la communauté internationale se mobilise, aussi bien que les particuliers. Aide nécessaire, en dehors des moyens financiers: selon
Plzen,  photo: CTK
le ministre des Affaires étrangères, Cyril Svoboda, surtout des vaccins, des médicaments, des équipements de séchage. Mercredi, les eaux commencent à baisser, en Bohême du sud, du moins. Pour les autres régions la situation est toujours grave, l'Elbe se fait plus menaçante, mais les prévisions météorologiques sont encourageantes, il ne pleut pas sur la Bohême trempée et meurtrie. L'heure serait-elle, enfin, au renouveau ? Comme le soleil, l'espérance brille dans les yeux de beaucoup. Heureusement on ne rapporte, pour l'instant pas de problème d'approvisionnement, pas de panique non plus. On a tendance à comparer la situation actuelle à celle de 1997, quand de graves inondations avait touché une partie de la Moravie. Différence, quand même, le cataclysme d'aujourd'hui touche tout un pays et coûtera, très certainement, bien plus cher...