Les fêtes de la musique synthétique

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Cela se répète tous les ans. Dans la dernière semaine de juillet on organise quelque part en Tchéquie la CzechTek, c'est à dire une grande rave sauvage. Cette année ne fait pas exception.

Il s'agit d'une gigantesque fête dansante en plein air. Pendant plusieurs jours et nuits les participants dansent et "s'éclatent" au son de la musique électronique assourdissante, l'alcool et la drogue étant de la partie. Les fêtes techno sont internationales. Informés par internet, e-mail et le téléphone portable, les raveurs affluent non seulement de Tchéquie mais aussi d'Allemagne, de Pologne, d'Italie, de France et de Grande-Bretagne. Le lieu de la rave sauvage est tenu secret jusqu'au dernier moment afin que les autorités locales et la police n'aient pas le temps pour empêcher les participants de se rassembler. Les organisateurs savent bien que dès que la fête commence, la masse des participants est telle qu'il devient pratiquement impossible de les chasser.

Les médias se chargent volontairement de la publicité des raves parties en informant abondamment leurs lecteurs sur le déroulement des fêtes et l'ahurissement de la population locale. Pour les habitants des villages qui ont le malheur de se trouver dans la proximité de la rave, c'est un cauchemar qui s'abat sur eux avec la rapidité d'une catastrophe naturelle. Ils regardent, incrédules, les hordes de jeunes danseurs, les tas d'ordures qui s'amassent autour d'eux, se bouchent les oreilles mais n'arrivent pas à échapper à la musique tonitruante qui les empêche de dormir. La police se tient prudemment à l'écart, les hygiénistes constatent que les normes d'hygiène ne sont pas respectées et c'est tout.

L'année dernière la CzechTek a réuni près de la commune de Ledkov en Bohême du Nord quelque 40 000 personnes. La fête a eu lieu sur un terrain loué aux organisateurs par un propriétaire sans autorisation de la mairie. Cet été la CzechTek pourrait avoir lieu, à partir de ce vendredi, près du village de Mezholezy en Bohême de l'Ouest. Evidemment cela peut être encore une fausse information lancée par les raveurs pour tromper la police. Quoiqu'il en soit les habitants de Mezholezy se préparent déjà à vivre un cauchemar. Cette année, cependant, il y a du nouveau : les organisateurs promettent de demander aux participants de payer une participation aux frais non obligatoire pour financer les travaux de nettoyage après la fête et l'assainissement du terrain. Il y aura aussi très probablement des DJ français.