Les « divans de Freud » du 3e millénaire exposés au Centre du design de Prague

Photo: CTK

En ce mois de mai, les expositions qui mettent à l'honneur le fondateur de la psychanalyse, Sigmund Freud, né il y a 150 ans, se multiplient à Prague. Ainsi, le Centre tchèque du design et le Forum culturel autrichien de Prague ont demandé aux designers, plasticiens et entreprises tchèques, autrichiennes, italiennes et américaines de créer, pour l'occasion, une collection de « divans de Freud ».

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A la galerie du Centre du design, on peut alors voir des divans des psychanalystes ressemblant aux bancs des jardins publics ou aux meubles de poupées, d'autres encore qui matérialisent les rêves de leurs auteurs ou qui s'inspirent de la sexualité, des divans très chics et très ludiques, pour deux, mais aussi six personnes... Ils ont été réalisés tant par des personnalités de renommée mondiale, comme Borek Sipek ou Milan Knizak, que par des plasticiens moins connus du public tchèque, comme l'Italien Eugenio Percossi. Il présente au Centre du design une installation, composée d'un canapé, d'un poste de télévision, et d'un tableau que l'on dirait, de prime abord, décoré d'ornement subtiles. Ce n'est qu'en regardant de près qu'on peut lire ce qui est écrit dessus... Eugenio Percossi :

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« Le canapé qui est exposé ici m'appartient. C'est un canapé Ikea, je l'avais chez moi et l'année dernière, j'ai passé trois mois dessus. J'étais en dépression. Il est un peu sale, les tâches que vous y voyez, ce sont les endroits où je posais ma tête et mes pieds. A côté du sofa se trouve ma télé où je n'arrêtais pas de zapper. Vous savez comment ça se passe : vous vous dites allez, je regarde ça et je vais travailler... et ça et ça encore et... le temps passe. En regardant la télé, j'ai commencé à répéter : sono depresso, sono depresso... Je suis dépressif. J'ai commencé à écrire cette phrase au feutre sur une grande toile. Je l'ai fait pendant six semaines, huit heures par jour. J'ai écrit en petites lettres, en faisant les lignes les plus droites possibles. Mes amis ont eu peur que je devienne vraiment fou ! Mais au contraire, j'ai du m'y concentrer absolument ça m'a fait du bien. Au début, c'était comme une obsession, mais à la fin, je me suis senti soulagé, j'écrivais machinalement sans que mon cerveau soit vraiment engagé dans cette activité. »

L'exposition de « divans de Freud », c'est jusqu'au 9 juin, à la galerie du Centre tchèque du design, rue Jungmannova, au centre de Prague.

Auteur: Magdalena Segertová
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