Les célébrations officielles du 17 novembre

Vaclav Havel à la Chambre des députés, photo: CTK

Le quinzième anniversaire d'un événement, ce n'est pas tout à fait un très grand anniversaire, car on a coutume de célébrer en grandes pompes les décennies ou les centenaires. Pourtant, à l'occasion du quinzième anniversaire de la Révolution de velours, de la chute du régime totalitaire, dans l'ancienne Tchécoslovaquie, la Chambre des députés a choisi de se réunir pour fêter dignement cet événement.

Vaclav Havel à la Chambre des députés,  photo: CTK
Une première dans l'histoire que certains députés voudraient bien transformer en tradition. A cette réunion extraodinaire, un invité de marque, l'un des principaux acteurs du 17 novembre 1989, Vaclav Havel, élu trois fois président de la République (tchécoslovaque et tchèque). Il était venu écouter, entre autres, son successeur, Vaclav Klaus, un autre grand acteur de la Révolution de velours. Vaclav Klaus s'est montré très conciliant, en déclarant, comme à l'occasion d'une autre fête nationale, le 28 octobre, que le communisme était une période indélébile de l'histoire nationale de la Tchéquie et faisait donc partie de l'identité nationale du pays. A retenir, un passage important de l'allocution du président de la République, à la Chambre des députés : ne pas diviser, pour toujours, les citoyens en seulement coupables ou seulement victimes de cette ère (communiste). Il a mis en garde aussi contre la construction de nouveaux mythes :

« Ne permettons pas, quand même, de désigner comme résistants au régime totalitaire et ses victimes seulement ceux qui ont été capables, plus tard, d'écrire des mémoires ou des livres. Des résistants sans nom, des victimes sans nom, de toutes les classes de notre société, il y en a eu beaucoup plus ».

Vaclav Klaus à la Chambre des députés,  photo: CTK
Vaclav Klaus a été très applaudi. Comme lui, d'autres personnalités politiques, dont le Premier ministre, Stanislav Gross, se sont montrés très conciliantes. Ce dernier a déclaré qu'il devait faire attention à ce qu'une partie de l'opinion publique ne le considère pas comme quelqu'un qui avait trahi les idéaux du 17 novembre. Selon lui, la société tchèque a réussi, dans les quinze dernières années, à se rapprocher des Etats prospères :

« Je pense que les données statistiques sont claires et que, dans de nombreux domaines, elles reflêtent le mérite de ceux qui ont conduit cet Etat, au cours des quinze dernières années, et ont eu la possiblité d'influencer son développement ».