Les amoureux de la « deudeuche » réunis en République tchèque

Photo: CTK

En France, on la connaît sous le petit nom de « deuche » ou « deudeuche », les Tchèques l’appellent « kachna », le canard... A plus de 60 ans et 20 ans après l’arrêt de sa production, la célèbre 2CV de Citroën reste une demoiselle vénérée et collectionnée par de nombreux admirateurs dans le monde. Symbole des années 1960, de la voiture pratique pour tous, on la retrouve aussi dans de nombreux films français, comme dans une célèbre scène du Corniaud entre Louis de Funès et Bourvil. Mais elle a ses aficionados en République tchèque également, et c’est à Most, dans le nord de la Bohême que se déroule jusqu’à la fin de la semaine, la 18e rencontre internationale des amis de la 2CV. Milan Šalamoun est un des organisateurs :

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« Il s’agit d’une semaine de passion, de fête pendant laquelle beaucoup d’amateurs et amis des 2CV se réunissent pour se voir. Au programme, il y a en général une bourse de pièces détachées d’origine, tout ce qui est lié aux voitures comme de la documentation, ensuite, il y a chaque jour des concerts etc. »

Combien de 2CV attendez-vous à cette rencontre qui se déroule à Most, et de quels pays viennent-elles ?

« Ce n’est qu’une estimation, mais on attend entre 4000 et 5000 voitures. En ce qui concerne les pays, ce sont tous les grands pays européens, mais pas seulement, on a des gens qui viennent des Etats-Unis, du Japon, de Nouvelle Zélande. C’est vraiment du monde entier. »

Vous parliez de ce cette passion pour les 2CV... comment expliquez-vous qu’il y ait autant d’amoureux de la 2CV ? Qu’est-ce qui fait la caractéristique de cette voiture ?

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« C’est une voiture, certes. Mais en France, les propriétaires de 2CV, les gens disent que ce n’est pas une voiture, c’est un art de vivre. C’est une voiture extraordinaire, elle a beaucoup d’avantages parce qu’elle peut s’utiliser tout le temps, elle n’est pas chère à l’entretien. Elle n’a pas souvent de problèmes. A cette rencontre, on peut trouver des voitures qui sont dans leur état d’origine, d’autres qui ont été restaurées, on voit aussi des voitures transformées. »

La 2CV est toujours très aimée en France. Mais qu’en est-il en République tchèque ? Est-ce qu’il y a beaucoup de passionnés ?

« Il y a un peu plus de 300 véhicules immatriculés en République tchèque, donc ce n’est pas énorme. Au départ, quelques personnes ont eu l’idée d‘organiser cette rencontre pour la première fois dans un pays de l’Est. La seule exception auparavant avait été la Slovénie il y a une dizaine d’années. Ces personnes ont travaillé pendant quatre ans et on a réussi. La 2CV est aimée en France mais aussi dans tous les pays. »

Pourquoi cette rencontre se déroule-t-elle à Most ?

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« Il y a quatre ans, on s’est adressé à toutes les municipalités tchèques pour trouver le plus bel endroit du pays. C’est vrai qu’on ne peut pas dire que la région de Most soit la plus belle à présenter à nos amis, mais on y a trouvé un partenaire. C’est l’hippodrome ici, à Most, où il y avait tout ce qu’il faut. Donc on est dans une situation un peu bizarre : on est dans une région pas très jolie, si on regarde autour de nous on ne voit que les HLM de Most, par contre on est sur un terrain parfait. Tous les gens qui sont arrivés ont dit que c’était bien. »

Et puis, des 2CV sur un hippodrome, c’est pas mal !

« (rires) Oui, c’est pas mal, mais ce n’était pas du tout prévu ! Nous avions eu des propositions pour un ancien aéroport, mais ce n’était pas bien. Alors qu’on a trouvé un site qui nous convient parfaitement. »

La rencontre internationale des propriétaires et amis de la 2CV, c’est jusqu’au 2 août. Et pour savoir pourquoi les Tchèques appelent la 2CV « kachna », canard, rendez-vous dans une prochaine édition du Tchèque du bout de la langue.