Les adolescents tchèques boivent et fument sans modération

Photo : Lenka Zizkova
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Mauvaise nouvelle pour la République tchèque : une étude européenne vient de classer le pays parmi les plus mauvais élèves en ce qui concerne la consommation d'alcool, de tabac et de drogues chez les jeunes.

Photo : Lenka Zizkova
Les Tchèques n'ont pas la réputation d'être des adeptes de la sobriété, certes, mais il semblerait qu'en outre, ils commencent jeunes. C'est une des conclusions de l'étude menée par l'Observatoire européen des drogues et de la toxicomanie, à laquelle le quotidien économique Hospodarské noviny consacre sa une. Il découle de cette étude que seuls 5% des jeunes Tchèques de seize ans étudiés n'auraient pas touché une goutte d'alcool l'année passée, alors que deux tiers avouent avoir été totalement ivres, contre la moitié dans les autres pays européens. Danois et Autrichiens ont pour eux de tenir le record dans cette catégorie, mais le bilan peu réjouissant continue pour la Tchéquie : 43% des jeunes Tchèques fument du tabac régulièrement. Tout comme chez leurs aînées, les adolescentes ont elles aussi presque dépassé les hommes et fument de plus en plus. Et commencent en outre à les rattraper en ce qui concerne la consommation de bière et d'alcool fort.

Les drogues « légales » ne semblent pas avoir mauvaise presse auprès de la jeunesse tchèque, d'autant que la législation reste à cet égard plus laxiste qu'en Europe de l'Ouest par exemple. Les experts s'accordent pour dire que c'est au niveau de la volonté politique que le bât blesse, mais la société dans son ensemble paraît être elle-même plus tolérante envers l'alcool et le tabac. D'un autre côté, la République tchèque fait partie des pays où, en comparaison avec les revenus, l'alcool reste un produit très abordable. En outre, nul équivalent de la loi Evin en France n'est à l'ordre du jour, et les recommandations en faveur d'une limitation de la publicité et d'un accès plus difficile à la vente se heurtent à la pression des restaurateurs et des propriétaires de magasins.

Une stratégie de lutte contre la toxicomanie, plan prévu pour la période 2005-2009, fait l'objet de discussions houleuses au sein de la classe politique. Josef Radimecky, l'auteur de ce projet, et ancien chef de la commission gouvernementale contre la toxicomanie, s'oppose notamment au parti chrétien-démocrate : il propose en effet des sanctions plus clémentes à l'encontre des personnes qui cultivent et consomment de la marihuana, mais d'avoir au contraire une approche beaucoup plus dure vis-à-vis des drogues « légales », qui seraient un sésame entraînant les jeunes à fumer de l'herbe. A cet égard, les tendances de consommation de drogues dures sont en diminution, les jeunes favorisant la consommation de drogues plus « douces », telles que la marihuana ou les halucinogènes, qu'ils considèrent comme moins dangereuses.

Seul pas en avant prévu ces jours-ci, le Parlement devrait adopter une loi limitant la vente d'alcool à certains endroits spécialisés et renforcer les sanctions lors de sa vente à des jeunes gens non-majeurs.