Le trésor de saint Guy émerge du passé

Photo: CTK

Pendant vingt ans le trésor de saint Guy, une des plus précieuses collections d’objets de culte en Europe, a été caché dans les coffres-forts de la cathédrale Saint-Guy du Château de Prague. Depuis le 16 décembre dernier, le public a de nouveau l’occasion d’admirer les œuvres de cet ensemble unique exposé dans la Chapelle Sainte-Croix qui est située dans la deuxième cour du Château.

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Œuvres d’orfèvrerie, reliquaires, tableaux sur bois, morceaux de textile historiques, au total 139 objets sont présentés dans les vitrines de la Chapelle Sainte-Croix. La collection dans son ensemble compte cependant plus de quatre centaines d’objets. Pour l’exposition actuelle il a donc fallu choisir. La commissaire de l’exposition Ivana Kyzourová explique quels ont été les critères de ce choix :

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« Nous avons choisi les œuvres artisanales de la plus grande qualité conservées dans l’ensemble du trésor de saint Guy. Ces œuvres ont été créées pendant une longue période allant du XIe au XXe siècle. Nous avons choisi aussi les objets et les reliquaires liés aux saints patrons de la cathédrale et du royaume tchèque : saint Venceslas, saint Adalbert et saint Guy. Et nous avons également rappelé le culte de sainte Ludmila qui s’est développé dans le couvent Saint-Georges situé dans le voisinage de la cathédrale. »

Le trésor a déjà été présenté au même endroit entre 1961 et 1990. La sécurité de la collection étant insuffisante, on a finalement décidé de fermer l’exposition et de déposer le trésor dans un endroit plus sûr. Ivana Kyzourová présente l’œuvre majeure de cet ensemble :

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« L’objet le plus précieux de la collection est sans doute la croix reliquaire en or qui a été créée sur l’ordre de l’empereur Charles IV au XIVe siècle et qui était utilisée lors des cérémonies du couronnement. La croix abrite les reliques les plus précieuses que Charles IV a réussi à rassembler lors de ses voyages, c’est à dire les reliques liées au martyre de Jésus-Christ. »

Ivana Kyzourová constate qu’il est très difficile de déterminer la date de la création de ces œuvres souvent composées d’éléments de diverses époques. Dans cette catégorie d’objets il y a par exemple l’épée de saint Venceslas ou l’étendard de saint Georges :

« Le trésor est lié à saint Guy parce qu’en 929 le duc Venceslas, futur saint patron de Bohême, a reçu la relique de l’épaule de saint Guy de la part du duc de Saxe, Henri Ier. Pour abriter cette relique il a fait construire une rotonde consacrée à saint Guy, rotonde qui allait être progressivement élargie jusqu’à devenir la cathédrale Saint-Guy. Et c’est auprès de la cathédrale qu’a été réuni progressivement un trésor d’église. »

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Déjà pendant le XIe siècle le trésor a été enrichi d’objets de grande valeur mais ces œuvres n’allaient pas se conserver jusqu’à nos jours. C’est l’époque de l’empereur Charles IV au XIVe siècle qui a considérablement contribué aux richesses du trésor de saint Guy. Et Ivana Kyzourová de rappeler que si nous pouvons admirer aujourd’hui ces richesses artistiques et historiques, c’est grâce aux chanoines du chapitre métropolitain qui veillent sur le trésor depuis ses origines. Ils l’ont protégé très intensivement et, grâce à leur vigilance, le trésor existe dans sa richesse actuelle malgré les pertes immenses qu’il a subies notamment pendant la période des guerres hussites au XVe siècle.

Les organisateurs de l’exposition prévoient que le trésor de saint Guy sera accessible au public dans la Chapelle Sainte-Croix au Château de Prague pendant dix ans.