Le « Transplantcentre » de Prague : quatre cents greffes de foie en dix ans

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Près de quatre cents greffes de foies réalisées en l'espace de dix ans. Tel est le bilan dont peuvent se féliciter les médecins de l'Institut de la médecine clinique et expérimentale de Prague. Alena Gebertova pour plus d'informations.

Mirek Zmeskal a 56 ans. Aujourd'hui, rien ne trahit plus, ni dans son physique ni dans son comportement, le drame que cet homme costaud et souriant a eu à vivre il y a tout juste six ans. Il accepte pourtant volontiers d'évoquer ses souvenirs :

« J'étais pratiquement mourant. Après m'avoir plongé dans le sommeil pendant trente-cinq jours, on m'a annoncé que seule une greffe de foie pouvait me sauver. Puis j'ai dû attendre trois mois avant que l'on ne trouve un donateur. C'est quand je soufflais à la maison, dans un état lamentable, mes cinquante bougies que l'on m'a appris que je serais opéré. C'était un beau cadeau d'anniversaire, en fait le plus beau cadeau que l'on puisse imaginer ».

Mirek Zmeskal est le 124e patient sur la liste des quelque quatre cents malades auxquels les médecins de l'Institut de la médecine clinique et expérimentale ont sauvé la vie grâce à une greffe de foie. Le taux de survivants de plus de cinq ans, date jugée comme point de départ d'une guérison complète, varie autour des 75%. Comme le souligne Stefan Vitko, président du « Transplantcentre » tchèque, c'est un score dépassant considérablement la moyenne européenne.

La première greffe de foie en République tchèque a été réalisée en 1983, à Brno. En ce qui concerne le « Transplantcentre » de Prague, c'est à Berlin que ses spécialistes ont puisé, au début, des expériences et réalisé leurs trois premières greffes de foie. Aujourd'hui, les greffes sont offertes à toux ceux qui en ont besoin, aux jeunes et aux moins jeunes : la tranche d'âge des greffés s'étend effectivement de trois à soixante-sept ans.

Pour Mirek Zmeskal, la greffe de foie a signifié en quelque sorte le commencement d'une vie nouvelle :

« On apprécie dorénavant beaucoup plus les petites choses de la vie, on se sent un peu comme si l'on naissait une seconde fois. On porte un regard différent, plus serein peut-être, sur le monde. Et souhaiter à quelqu'un bonne santé est tout sauf une simple formule de courtoisie ».

On rappellera pour finir qu'une opération unique - une triple greffe de foie, de rein et de coeur - a été réussie récemment à Brno. Une nouvelle preuve de la position privilégiée de la République tchèque dans la médecine de transplantation qui peut se targuer de ses résultats comme de son accessibilité.