Le réseau Europa Cinemas tisse sa toile à l’Institut français de Prague

Photo: Eva Kořínková / Site officiel de l'Institut français de Prague

Vendredi dernier, avant que ne débute dans la capitale tchèque la conférence bisannuelle du réseau Europa Cinemas, ses représentants signaient à l’Institut français de Prague, dont la salle de cinéma, le Kino 35, a rejoint le réseau cette année, une convention de partenariat avec l’Institut français. Menem Richa, du réseau Europa cinemas, a expliqué pour Radio Prague ce qu’est cette structure, ce que signifie en être membre et ce qu’implique la collaboration nouvelle avec les Instituts français.

« Europa Cinemas est un réseau de salles de cinéma étendu dans toute l’Europe. Il a été fondé en 1992. Il totalise plus de 2000 écrans aujourd’hui. Ce qu’il y a de commun entre ces cinémas, qui sont répartis sur plus de 550 villes sur toute l’Europe, c’est que tous les exploitants de ce réseau sont engagés fortement en faveur du cinéma européen, et notamment du cinéma européen non national. Par exemple, le Kino 35, qui vient de rejoindre le réseau devra faire un effort important en direction des films européens non nationaux, donc on attendra de cette salle qu’elle programme des films tchèques, puisqu’on est à Prague, mais surtout des films des autres pays européens. Il s’agit d’encourager la diffusion des films européens entre les différents pays de l’Europe. »

Pour un cinéma, il y a des conditions assez strictes pour rejoindre ce réseau. Mais il y a aussi des avantages. Quels seront-ils pour le Kino 35 ?

Photo: Eva Kořínková / Site officiel de l'Institut français de Prague
« On peut résumer cela en deux points. Le premier, c’est que cette salle va faire partie d’un réseau. Elle va pouvoir bénéficier de ce qu’on appelle les actions communes. L’équipe de ce cinéma va pouvoir partager son expérience avec tous les autres cinémas du réseau, notamment lors de la conférence qui se déroule maintenant tous les deux ans. Pour la 19e édition, elle se tient à Prague, avec 600 exploitants venus de toute l’Europe. On a aussi des ateliers qui se déroulent tout au long de l’année, par exemple l’atelier de Bologne, qui est dédié au jeune public. Comment innover ? Comment attirer le jeune public vers les salles de cinéma ? On sait que l’une des difficultés, c’est d’attirer les jeunes publics. Vu les différents supports du film, il est important que les jeunes continuent et aillent de plus en plus souvent au cinéma. L’autre point dont bénéficiera ce cinéma, c’est que, en échange de cet engagement en faveur du cinéma européen non national, elle recevra un soutien financier qui va l’aider à améliorer la visibilité des films européens et à en avoir davantage. »

Pouvez-vous évoquer également cet autre partenariat qui va se construire entre l’Institut français et le réseau Europa Cinemas ?

Kino 35,  photo: Tomáš Rasl / Site officiel de l'Institut français de Prague
« En fait, nous sommes présents ce vendredi au Kino 35 pour signer une convention de partenariat entre Europa cinemas et l’Institut français. L’idée de ce partenariat est simple. Il y a eu un effort de la part du CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée), d’Unifrance, du ministère français des Affaires étrangères et de l’Institut français pour équiper un certain nombre de salles en numérique, exactement 17 aujourd’hui mais ce chiffre n’est pas figé. De plus en plus de salles qui appartiennent au réseau Institut français dans le monde s’équipent en numérique. Donc avec l’Institut français à Paris, ces salles qui ont été numérisées ont besoin d’une remontée d’informations sur le contenu de leurs programmations. Il ne s’agit pas seulement de la programmation cinématographique mais également plus généralement culturelle. Dans ces salles, on peut voir un film, on peut écouter un concert, on peut suivre une soirée de lecture-poésie, il peut y avoir un débat avec un intellectuel ou un auteur venu présenté son livre… Même si elles faisaient déjà une communication de données sur leur contenu, l’idée de ce partenariat, c’est de les mettre ensemble dans un réseau. Que ces salles puissent bénéficier de cette énergie globale et partagée au sein d’un réseau. Mais il y aura également la création d’un module qui va permettre à ces salles de saisir de façon très précise leur programmation tout au long de l’année, semaine après semaine, de sorte que, en milieu et en fin d’année, elles aient une visibilité très précise de leurs programmations. »