Le président Zeman juge positivement les six premiers mois du gouvernement

Miloš Zeman, photo: ČT24

Le président de la République est satisfait du travail effectué par la coalition gouvernementale dirigée par le social-démocrate Bohuslav Sobotka. Dans un entretien diffusé dimanche par la Télévision tchèque, Miloš Zeman a affirmé que les six premiers mois du cabinet nommé fin janvier dernier, quatre-vingt-quinze jours après les législatives anticipées, avaient été « positifs », essentiellement en raison de la relance économique et de la stabilité politique.

Miloš Zeman,  photo: ČT24
Malgré une stagnation au deuxième trimestre, l’économie tchèque ne se porte pas trop mal ces derniers temps. Ou, plus précisément, se porte mieux. Ainsi, selon les données publiées la semaine dernière par l’office national des statistiques (le ČSÚ), la République tchèque a enregistré une croissance de 2,6% de son PIB entre 2013 et 2014. Pas encore de quoi pavoiser, d’autant moins que la bonne santé de l’économie tchèque est grandement dépendante de la zone euro et de l’Allemagne voisine en perte de vitesse, mais, dans l’ensemble, le climat est moins négatif et tristounet qu’il y a quelques mois encore de cela. Et selon le chef de l’Etat, le gouvernement actuel profite de cette conjoncture favorable :

« Le succès d’un gouvernement peut être évalué selon un critère simple : la croissance économique. S’ensuit l’augmentation du niveau de vie, ce qui signifie en principe une augmentation du salaire réel, éventuellement une augmentation des pensions de retraite. De ce point de vue-là, je pense que le gouvernement a plutôt bien réussi. »

Si tous les voyants ne sont pas au vert, la République tchèque, qui a été moins frappée que d’autres pays par la crise économique, sort malgré tout d’une récession prolongée. La reprise est en cours, avec un retour des investissements et la perspective d’une trajectoire de croissance peut-être plus soutenue. Preuve que la situation s’est améliorée, le ministre des Finances, le richissime homme d’affaires Andrej Babiš, a délié les cordons de la bourse la semaine dernière en concédant des augmentations de budget aux différents ministères. Un point sur lequel a également insisté Miloš Zeman :

« Nous assistons enfin à une relance de notre économie. La croissance de 2 à 3% pour cette année signifie 20 à 30 milliards de couronnes supplémentaires pour le budget de l’Etat. Il y a donc matière à distribuer. »

Composée de huit ministres sociaux-démocrates, de six membres du mouvement d’orientation libérale ANO et de trois chrétiens-démocrates (KDU-ČSL), la coalition gouvernementale, qui dispose d’une confortable majorité à la Chambre des députés, avait annoncé, au moment de la présentation de son programme, vouloir faire de la croissance, de la création d’emplois et de la stabilité politique ses priorités. Et pour l’heure, le président de la République estime que le gouvernement respecte ses promesses, et ce même si Miloš Zeman, lui-même ancien leader du parti social-démocrate et ancien Premier ministre, n’était pas très favorable à la nomination de Bohuslav Sobotka en début d’année :

Miloš Zeman et Bohuslav Sobotka,  photo: ČT24
« Le Premier ministre répond de l’ensemble des ministres. Il ne possède pas son propre portefeuille, c’est pourquoi il est un peu plus difficile de juger son travail. Le seul critère objectif est donc la stabilité de son gouvernement. Or, nous sommes en présence d’un gouvernement qui se dispute parfois, certes, comme par exemple récemment pour le projet de loi sur la fonction publique, mais je n’ai encore jamais vu de coalition dont les membres ne se disputaient jamais. »

Une économie nationale sur la bonne voie et un gouvernement stable épargné pour l’heure par les scandales en tous genres qui ont pollué l’atmosphère politique ces dernières années, tout semble donc aller dans le meilleur des mondes en République tchèque. Une vision des choses et une analyse de la situation forcément réductrices, ce dont convient d’ailleurs le président Zeman :

« Chaque Premier ministre modifie son équipe de temps à autre. Il élimine les éléments les plus faibles. C’est un peu comme à la chasse, à la seule différence qu’au lieu de tirer sur les animaux plus faibles, vous confiez aux politiques des fonctions moins exigeantes et difficiles. Je vois deux à trois éléments plus faibles dans le gouvernement actuel, mais vous pensez bien que je n’entends pas vous les nommer. Je le fais avec le Premier ministre, qui sait parfaitement quels ministres j’ai à l’esprit. »

Une chose est certaine : il ne s’agit pas du ministre des Finances dont la sphère d’influence, de plus en plus vaste, fait dire à beaucoup d’observateurs que le véritable chef du gouvernement, en réalité, n’est pas Bohuslav Sobotka mais bien Andrej Babiš. Un point sur lequel le chef de l’Etat s’est contenté de remarquer que, selon lui, le ministre des Finances faisait bien son travail.