Le président russe critique le système anti-missile américain envisagé en Europe centrale

Le président russe Vladimir Poutine, photo: CTK

Probablement jamais encore une conférence de presse du président russe Poutine n'a attiré une telle attention en République tchèque que la conférence annuelle que celui-ci a eue, jeudi, à Moscou. Les paroles que Poutine a prononcées à l'adresse du système anti-missile que les Etats-Unis veulent édifier en Europe centrale sont largement citées par l'ensemble de la presse et sont commentées par les observateurs et les différents représentants politiques.

Le président russe Vladimir Poutine,  photo: CTK
La contribution de la République tchèque à ce système consisterait dans l'installation, sur son territoire, d'une base de radar. Le gouvernement tchèque auquel la demande américaine officielle a été adressée peu après sa récente investiture, voit ce projet d'un oeil favorable.

L'intention d'installer des éléments du système anti-missile en Tchéquie et en Pologne avait déjà été critiquée par les généraux russes. Une critique plus virulente encore a été formulée par le président russe qui dit apercevoir dans le système américain une menace de la sécurité nationale de la Russie. La riposte qu'annonce Poutine est retenue par l'ensemble des correspondants tchèques à Moscou. « Rien n'arrêtera nos missiles, dit Poutine », titre le quotidien Mlada fronta Dnes qui cite en outre les paroles du président russe selon lequel « il faut accéder à l'évolution des systèmes d'armes de nouvelle génération contre lesquels les systèmes de défense seront inefficaces et adopter des anti-mesures asymétriques ». Jan Petranek, journaliste et connaisseur intime de la situation en Russie, explique :

« La Russie est prête à se défendre, mais en aucun cas les forces armées russes ne sont pas dans une situation où elles pourraient attaquer. On a bien vu comment elles ont échoué quand elles ont voulu pacifier la Tchétchénie ».

Faut-il prendre les menaces du président russe comme une sorte de folklore qui avait déjà accompagné l'entrée de la Tchéquie dans l'OTAN où s'agit-il d'un avertissement direct qu'il y a lieu de prendre au sérieux ? Tandis que le chef de la diplomatie tchèque, Karel Schwarzenberg, souligne le côté tactique des déclarations de Poutine en les mettant en rapport avec le prochain voyage du président tchèque Vaclav Klaus en Russie, l'ex-chef de l'état major de l'armée tchèque, Jiri Sedivy, considère tout simplement que la Russie a du mal à accepter l'existence des technologies sophistiquées qu'elle-même ne possède pas, près de ses frontières... Selon d'autres, les paroles de Poutine ont été destinées surtout au public russe qui aime l'image d'un président fort et décidé.